L'émission Dimanche en Politique pose ses caméras à la Plagne, en Savoie, le 21 février. L'occasion de faire un point sur l’ampleur des dégâts liés à la fermeture des remontées mécaniques. Les indemnisations, elles, se font encore attendre.
Il a le cœur lourd, Nicolas Provendie. Le directeur général de la Société d'aménagement de la Plagne a commencé à dresser les comptes d’une saison totalement inédite. Pour le chiffre d’affaires, c’est hélas très simple : il est de zéro. Pour le reste, tout est très compliqué. Les aides promises par le gouvernement ne sont toujours pas arrivées, hormis celles concernant le chômage partiel. Les factures, elles, s’amoncellent. Il y a, par exemple, la neige de culture produite pour rien : un coût de 2,5 millions d’euros.
Il y a également les investissements, immanquablement remis en question. Traditionnellement, la société réinvestit 20% de son chiffre d’affaires annuel. Soit environ 20 millions d’euros pour commander de nouvelles remontées, réaliser des travaux. Rien de tout cela cette année. C’est donc tout le tissu économique de la montagne qui risque de souffrir dans les mois et les années à venir de la fermeture des remontées mécaniques pour cause de Covid-19.
"On est très loin du compte"
Il y a, surtout, le volet social. Pour faire fonctionner le domaine de la Plagne, l’un des plus grands du monde, 700 personnes sont recrutées chaque hiver. Aujourd’hui, seule une vingtaine travaille. Pour le maire de la commune, par ailleurs président de l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), l’heure est venue de tirer la sonnette d’alarme. "On n’est pas à la hauteur de ce qui est attendu et qui permettrait à notre écosystème de continuer à fonctionner. Au niveau national, il manque environ 4 milliards d’euros. Donc on est très loin de la vérité, vous l’avez compris", explique Jean-Luc Boch.
Et l’élu de détailler : "Dans les quatre milliards déjà annoncés, on a 2,6 milliards qui correspondent à l’argent des PGE, les prêts garantis par l’Etat. Il y a environ un petit milliard qui va correspondre au chômage partiel et, le reste, c’est pour indemniser toutes les sociétés, tous les artisans et commerçants de stations. Donc on est très loin du compte pour l’instant".
Pour le maire de la Plagne, qui ne décolère pas, le gouvernement devrait donc doubler la mise et donc déclencher une nouvelle salve d’aides. D’autant plus que la fermeture des remontées mécaniques va, par ricochet, avoir d’importantes conséquences sur les finances de nombreuses communes. Car qui dit station à l’arrêt, dit aussi diminution drastique des recettes collectées grâce aux taxes de séjour et taxes sur les forfaits de ski et remontées mécaniques. Pour Jean-Luc Boch, les communes dotées d’une station devraient voir leurs budgets "amputés de 30% cette année".
Dimanche en Politique, les stations face à la fermeture
Une émission à voir ce dimanche 21 février à 11h30 sur France 3 Alpes et sur notre site internet en suivant ce lien.