Stations de ski : le maire de Saint-Gervais propose de rouvrir les remontées mécaniques "au cas par cas"

Le maire de Saint-Gervais critique la stratégie du gouvernement qui a décidé de fermer les remontées mécaniques dans toutes les stations jusqu'à fin février. Il plaide pour une prise de décision locale, estimant que les petites stations seraient mieux entendues.

Un plaidoyer pour une montagne plus "démocratique". Au coeur des vacances d'hiver, période clé de la saison pour les stations de ski, le maire de Saint-Gervais (Haute-Savoie) demande au gouvernement d'imaginer une réouverture des remontées mécaniques "au cas par cas". En clair, écouter davantage les petites stations et moins les représentants des "usines à ski".

"Les acteurs de Haute-Savoie ne sont pas représentés, ils ne sont pas consultés dans la prise de décision", regrette Jean-Marc Peillex qui dénonce le "pari stupide" de fermer les remontées mécaniques pour les vacances de Noël en espérant "mieux rebondir aux vacances de février et en fin de saison". Finalement, décision a été prise de maintenir les domaines skiables fermés au moins jusqu'à fin février.

 

Réouverture différenciée ?

L'édile souhaiterait donc que le gouvernement donne la main aux préfets pour travailler sur une réouverture différenciée selon les stations, avec un point de vue local. "Pour nous, c'est la double peine : les gens sont agglutinés sur le front de neige à faire de la luge sans pouvoir profiter du domaine skiable, alors que les grandes stations sont vides puisqu'elles ne proposent que du ski alpin", pointe-t-il.

En novembre dernier, le maire de la station-village haut-savoyarde plaidait pour rouvrir les petites stations mais pas les grandes, les premières étant selon lui moins propices aux "brassages de population". Contactés par France 3 Alpes, plusieurs grands domaines alpins n'ont pas souhaité réagir à cette suggestion, craignant de diviser le monde de la montagne en cette période de crise.

"On aurait pu sauver une partie de l'économie", regrette cependant Jean-Marc Peillex. Et de dénoncer la surreprésentation des grands acteurs de la montagne française dans le panel de professionnels consulté par le gouvernement, au détriment des petits. "Il est urgent que le monde de la montagne donne un autre visage que celui des grandes stations", juge-t-il, critiquant le "diktat" qui découle, selon lui, de ce mode de fonctionnement.

 

"Un bide imposé à toutes les stations"

La stratégie adoptée jusqu'à aujourd'hui est, dit-il, "un bide imposé à toutes les stations" sur les conseils de "décideurs parisiens". Dans un communiqué, Jean-Marc Peillex pointe notamment la responsabilité de la Compagnie des Alpes, exploitant des plus grandes stations françaises de ski alpin. Cette dernière n'a pas souhaité répondre dans l'immédiat "face à l'ineptie des propos" du maire de Saint-Gervais, nous a indiqué un porte-parole. Elle rappelle par ailleurs avoir perdu 400 millions d'euros de chiffre d'affaires à cause des restrictions sanitaires.

"Les « grandes stations industrielles » ont tout perdu et ont (partiellement) entraîné les stations villages dans leur chute", écrit encore Jean-Marc Peillex dans ce communiqué au vitriol. Un point de vue que ne partage pas complètement Yves Genevois, le maire de Vaujany, station-village de l'Oisans, en Isère. "J'ai l'impression d'avoir été aussi bien écouté que le maire de Courchevel", affirme-t-il. S'il regrette d'avoir été mis devant le fait accompli à chaque report de l'ouverture des remontées mécaniques, ce n'est d'après lui pas à cause d'un manque de concertation.

Comme Saint-Gervais, Vaujany se réjouit d'un taux d'occupation dépassant les 60%, malgré le contexte sanitaire. Les maires des deux stations continuent de défendre une réouverture avant la fin de la saison d'hiver pour limiter la casse économique. Même s'il "faut faire la part des choses" étant donné la crise sanitaire, convient Yves Genevois.

 

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