Rares sont les mouvements sociaux qui durent aussi longtemps, surtout dans le milieu médical. Depuis le 16 octobre, les sages-femmes sont en grève. Une colère d'ampleur nationale destinée à obtenir une revalorisation de leur statut. Une grève "soft", car toutes ont poursuivi le travail.
Elles sont 70 à travailler à l'Eveillon, la maternité du centre hospitalier de Chambéry. Et 69 à être en grève depuis près de deux mois. Un mouvement initié par plusieurs syndicats pour une profession pas très syndiquée.
Au coeur des revendications, la revalorisation de leur statut. Le cursus de maïeutique commence par une première année obligatoire en Médecine, puis se poursuit jusqu'à l'obtention d'un BAC + 5. Et pourtant, la profession de sage-femme est classée comme paramédicale.
Aujourd'hui, les sages-femmes demandent que leur profession soit reconnue comme médicale. Une revalorisation qui passe aussi par le salaire.
Dans plusieurs maternités de France, ont été organisées des "journées sans sages-femmes". Pas à Chambéry. A L'Eveillon, elles ont poursuivi le travail, ont continué d'assurer les urgences et les accouchements. Rien qu'au mois de décembre, elles ont assuré 214 accouchements. Sans action coup de poing, leur grève s'est organisée à force de panneaux, de messages, de tracts... Et une nuit passée sous les tentes. Pour autant, le combat est difficile, psychologique.
La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est prononcée pour une décision en mars, histoire de se laisser le temps de la réflexion. Ou peut-être de gagner du temps.
Vendredi 27 décembre, une grande Assemblée Générale doit se tenir à Lyon pour toutes les maternités de Rhône-Alpes. D'autres réunions devraient avoir lieu dans chacune des maternités pour décider de la suite.