Sept victoires en huit matchs ! Chambéry, l'une des places fortes historiques du handball français, a repris des couleurs cette saison après une période de grisaille, mais le leader invaincu du Championnat ne veut pas voir trop grand.
Sept victoires en huit matchs! Chambéry, l'une des places fortes historiques du handball français, a repris des couleurs cette saison après une période de grisaille, mais le leader invaincu du Championnat ne veut pas voir trop grand.
"Je ne m'intéresse pas plus que ça au classement. On reconstruit un projet de jeu. On a peu de vie commune et le plus important est de développer cet aspect.
Ce qui nous intéresse, c'est de travailler dans la régularité", explique à l'AFP le nouvel entraîneur Erick Mathé, dont les joueurs reçoivent Ivry mercredi au Phare.
Après avoir battu des équipes de son calibre, comme Dunkerque, Aix ou Nîmes, "Chambé" a marqué les esprits en allant gagner chez l'un des cadors de la Starligue, Nantes, 33 à 29, mercredi dernier. Mais pas question pour autant de changer d'état d'esprit.
"C'est une vraie belle performance, on ne la minimise pas. Mais ce serait prétentieux de dire que parce qu'on a gagné à Nantes on a des objectifs de titre. Le groupe est très serein, personne ne s'enflamme", assure l'ancien adjoint de Patrice Canayer à Montpellier pendant trois saisons.
L'ambition reste de retrouver la Coupe d'Europe l'an prochain en terminant dans les cinq premiers du Championnat. La petite, celle de l'EHF (C2), est privilégiée car les exigences de la grande, la Ligue des champions, semblent pour l'instant inaccessibles.
"Plus de discipline"
"Jouer une Ligue des champions, quand on voit ce que ça implique en matière d'investissement, on ne le vise pas forcément. Si on n'a pas le budget pour avoir les 18 ou 19 joueurs professionnels nécessaires, je ne suis pas sûr qu'on fasse un dossier", avoue le directeur général du club, l'ancien international Laurent Munier.
Pour l'instant, Chambéry "savoure" un retour au premier plan plutôt inattendu. L'ancien vice-roi de France, une fois champion en 2001 (avec Daniel Narcisse et les frères Bertrand et Guillaume Gille) et onze fois deuxième, toujours derrière Montpellier, n'a plus fini sur le podium depuis 2012.
La saison dernière, terminée à la neuvième place, a été la plus mauvaise depuis 22 ans.
Pourtant le groupe n'a pas été profondément bouleversé pendant l'été. L'Espagnol Alejandro Costoya est venu renforcer la base arrière et le Lituanien Gerdas Babarskas la défense.
Pour le reste, il s'appuie toujours sur l'ailier monténégrin Fahrudin Melic, meilleur buteur du club (56 buts), sur le demi-centre espagnol Niko Mindegia et sur un bon duo de gardiens français, l'ancien Yann Genty et l'espoir Julien Meyer.
À la demande des joueurs, Erick Mathé a instauré "plus de discipline dans la vie de tous les jours et aussi dans le jeu" par rapport à ce que proposait son prédécesseur, le Croate Ivica Obrvan. Les résultats ont suivi. Seul Saint-Raphaël est parvenu à prendre un point aux jaune et noir, au Phare,
le mois dernier, et Chambéry est seul en tête avec une longueur d'avance sur Nantes et deux sur Paris (qui a joué un match de moins).
Une académie en 2020
Le prochain tournant aura lieu fin novembre puis début décembre avec deux chocs consécutifs contre Montpellier et à Paris. Que le club reste ou pas leader, une étape aura été franchie dans le plan stratégique qui vise à réinstaller Chambéry Savoie-Mont-Blanc parmi les acteurs majeurs du handball français.
Le club, financé "à 80% par le secteur privé", souligne Munier, aimerait augmenter son budget d'"un million ou un million et demi pour rivaliser avec les meilleurs".
Aujourd'hui, avec 3,8 M EUR, il n'a que la moitié des moyens de Montpellier et même pas le quart de ceux de Paris.
Mais l'avenir passe aussi par la formation. Une académie doit voir le jour en juin 2020, d'où devront sortir de nouvelles pépites, qu'il faudra savoir conserver.
La dernière en date, Melvyn Richardson, est partie à Montpellier il y a deux ans.