Sept mois qu'il a succédé à Bernard Thibault à la tête de la CGT. Thierry Lepaon doit à présent trouver sa place et restaurer l'image d'une union syndicale qui rassemble moins. Il doit aussi rencontrer ses adhérents. Une des raisons de sa visite à Chambéry pour le congrès régional.
Le travail dominical, le maintien de l'écotaxe, la réforme des retraites, tels sont les chevaux de bataille de Thierry Lepaon. Le numéro 1 de la CGT a aussi sa formule pour "tacler" la politique du gouvernement Ayrault : "le gouvernement est autiste de son oreille droite et entend bien de son oreille gauche". Comprenez, le gouvernement penche beaucoup du côté Medef, un reproche qu'il formule souvent.
Arrivé à Chambéry pour le congrès régional de la CGT, Thierry Lepaon a plutôt abordé des problématiques locales. "En Savoie la question de l'industrie est très importante, la métallurgie, la vocation agricole..." a-t-il expliqué. Il a également écouté les témoignages des adhérents, et parfois leur désarroi.
C'était aussi le moment des élections professionnelles et la désignation du nouveau secrétaire départemental. Après 9 ans à la tête de l'union syndicale, Martine Leblond a cédé sa place à Eric Granata.
Thierry Lepaon tente de réorganiser la CGT
Sept mois après son élection à la tête de la CGT, Thierry Lepaon est encore confronté à la difficile tâche de réorganiser la direction et de définir une stratégie pour relancer le syndicat, dont l'appel à la mobilisation est peu entendu, et auquel le gouvernement "préfère" la CFDT. "La CGT va bien", il y a eu des "dysfonctionnements" internes "qu'on essaie de réduire", affirmait récemment Thierry Lepaon en misant sur la réorganisation en cours. "Cet organigramme n'est qu'une apparence pour montrer que des choses avancent", avait aussi affirmé une source interne.
Thierry Lepaon
Thierry Lepaon a débuté sa carrière syndicale chez Caterpillar, où il était ouvrier soudeur dans une usine près de Caen à l'âge de 17 ans. Il entre ensuite chez Moulinex en 1983 à Cormelles-le-Royal. Délégué syndical central, il est confronté au dépôt de bilan de l'entreprise Moulinex en 2001, au rachat par SEB et au licenciement de 3000 employés. Il entrera dans la lutte syndicale pour l'obtention d'indemnisations pour les salariés licenciés. Il se fera un nom, certains pointeront son opportunisme.Le 22 mars 2013, le syndicaliste normand succède au très médiatique Bernard Thibault.