Ce jeudi 17 octobre, les salariés du site Sanofi de Compiègne (Oise) ont entamé un mouvement de grève. Sur le site où 54 millions de boîtes de Doliprane ont été produites l'an dernier, les craintes ne faiblissent pas malgré la nouvelle offre sur la table et le soutien de figures politiques comme le député François Ruffin.
Une centaine de salariés du site Sanofi de Compiègne étaient mobilisés ce jeudi 17 octobre. Un mouvement de grève à l’appel de la CFDT, syndicat majoritaire sur le site.
Dans leur viseur : le rachat pour moitié de leur usine, Opella - branche chargée des médicaments sans ordonnance - à un fonds d’investissement américain."Que le fonds d’investissement achète 49% ça ne nous dérange pas, explique un salarié, mais il faut que Sanofi reste majoritaire. Cela nous donnerait des garanties au niveau du socle social."
Objectif du mouvement : exiger de la direction des engagements pour la filiale qui fabrique et commercialise, entre autres, le médicament Doliprane. Les salariés - 500 sur le signe de Compiègne - craignent des pertes d’emploi et des délocalisations. "Nous, ce qui nous fait peur, c’est la perte de nos acquis sociaux et l’avenir. À court terme, c’est bien, mais à long terme qu’est-ce que ça va donner ?" s’interroge une salariée.
Le soutien de François Ruffin
Au cours de la mobilisation, commencée à 12h, les salariés ont reçu le soutien de plusieurs élus locaux et nationaux comme François Ruffin, député (Picardie Debout) de la Somme. "Ce que je peux apporter aux salariés, c'est leur dire qu’ils ne sont pas tout seuls et que leur cause, ce qu'ils défendent ce n’est pas leur intérêt particulier, c'est l’intérêt général (...) et qu’on ne dépend pas de fonds de pension américain."
De son côté, la présidente du groupe pharmaceutique, Audrey Duval, au micro de la radio RTL, tente de rassurer : "je garantis du Doliprane en pharmacie et produit en France, sur le site de Lisieux, de Compiègne" et elle assure aux employés la "pérennité des emplois".
Une nouvelle offre sur la table
Du côté des syndicats, ils estiment que la mobilisation engagée porte ses fruits. Au cours de l’après-midi de ce jeudi 17 octobre, le fonds d’investissement français P-A-I Partners revient dans la course. Déjà sur la table, mais pas favori, il aurait ainsi fait à Sanofi une nouvelle offre "à hauteur de 200 millions d’euros supplémentaires" pour acquérir 50% d’Oppella a indiqué à l’AFP une source.
Mais pour Adrien Mekhnache, la "partie n’est pas gagnée" mais "le mouvement a du sens, parce que ça bouge, mais le point négatif, c’est que P-A-I n’a pas les fonds suffisants pour injecter plusieurs milliards, ils seraient obligés de se fournir auprès de pays étrangers notamment Abou Dhabi et Singapour." Face au bras de fer, les salariés espèrent maintenant un soutien plus fort de l'État. Ils appellent à un mouvement de grève illimité.