Le principal syndicat de l'Office national des forêts (ONF) appelle à une mobilisation, le 25 septembre, contre le projet du gouvernement d'augmenter les taxes payées par les communes pour l'entretien des forêts, craignant des conséquences pour l'emploi à l'ONF et pour la filière bois.
"En menaçant le régime forestier, le gouvernement déstabilisera l'ensemble de la filière bois et remettra en cause l'existence même de l'Office national des forêts", estime le Snupfen Solidaires (majoritaire) dans un communiqué. Le syndicat appelle le personnel à manifester devant le siège de l'ONF, à Paris, lors du prochain conseil d'administration, le 25 septembre.
Dans le cadre du budget 2015, le gouvernement envisage d'augmenter le montant des taxes payées par les 11.000 communes forestières, qui contribuent ainsi au budget de l'ONF, chargé d'entretenir les espaces forestiers publics. Les taxes à l'hectare, notamment, passeraient de 2 à 14 euros pour chaque hectare géré. Face à ce coût supplémentaire, certaines communes pourraient "demander la possibilité de sortir du régime forestier, qui les oblige à prendre l'ONF comme gestionnaire", explique-t-on du côté du Snupfen. Elles pourraient ainsi gérer elles-mêmes leurs forêts ou confier cette tâche à des entreprises privées, au détriment des employés de l'ONF, craint le syndicat.
Reportage en Savoie de Joëlle Ceroni et Serge Worreth
C'est la goutte d''eau qui fait déborder le vase"
"C'est la goutte d''eau qui fait déborder le vase, pour les personnels de l'ONF, qui subissent depuis de nombreuses années les suppressions d'emplois", dénonce le Snupfen. L'ONF comptait 15.000 employés en 1986, contre 9.000 aujourd'hui.
Le syndicat redoute aussi les conséquences sur l'exploitation forestière en général: "Les attaques répétées du gouvernement contre le régime forestier et l'ONF visent-elles à livrer la forêt publique à la finance pour une exploitation à outrance et sans contrainte?" interroge le communiqué.
Le projet de budget pour 2015 doit être présenté le 1er octobre en Conseil des ministres. Il prévoit des économies de 21 milliards par rapport à la progression de la dépense publique de l'Etat, des collectivités et de la Sécu.