Le terme "lit froid" fait toujours un peu peur. Il fait marcher l'imaginaire. Dans la réalité, ce terme, qui définit les hébergements qui ne sont pas loués en station, effraie aussi les professionnels du tourisme qui ne peuvent pas compter sur un parc vieillissant. La solution: la rénovation.
Première destination mondiale de sports d'hiver, la France compte 553.000 lits touristiques dans les Alpes du Nord (Savoie, Haute-Savoie et Isère). Les "lits froids", également appelés "volets clos", sont des logements touristiques sortis du circuit commercial et donc rarement occupés. Aucune statistique n'existe pour quantifier globalement le phénomène, qui toucherait entre un tiers et 40% des lits!
Les mesures de défiscalisation, comme le dispositif Scellier, ont aggravé la situation. Les acquéreurs ont bien loué leurs biens pendant neuf ou douze ans, comme la loi le prévoyait, mais après, une fois l'appartement amorti, ils ont laissé tomber! En outre, ces appartements ont vieilli et les travaux de rénovation sont plus que nécessaires.
C'est un phénomène inquiétant car on ne peut pas pousser les montagnes pour construire encore et encore. Il faut donc trouver des solutions avec l'existant
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Un coup de pouce aux propriétaires
D'une station à l'autre, on tente d'enrayer le phénomène en donnant un coup de pouce aux propriétaires, histoire qu'ils réintègrent les hébergements dans le circuit marchand. Dernier exemple en date, ce mardi 10 juin, un accord a été signé entre le Crédit Agricole des Savoie, Sofinco (Crédit Agricole Consumer Finance) et la Société des Trois Vallées (S3V), exploitant des domaines skiables de Courchevel, Méribel-Mottaret et La Tania. Il s'agit de proposer aux propriétaires un service complet en matière de rénovation et de financement de l'immobilier touristique en montagne. Reportage de Claudine Longi-Bernard et Frédéric Pasquette
L'exploitant des domaines skiables a déjà mené d'autres actions conte les "lits froids", comme l'acquisition, la rénovation et la revente de deux résidences de tourisme. L'initiative a permis la réintroduction sur le marché de plus de 400 lits. Il y a aussi eu acquisition, rénovation et mise en location de 65 appartements et enfin la S3V a carrément acheté une agence immobilière et, plus récemment, créée une structure de services spécialisée dans les travaux de rénovation. C'est dire si le phénomène inquiète.