Une femme de 47 ans a été condamnée pour "homicide involontaire" à quatre ans de prison avec sursis par la cour d'assises de la Savoie, ce vendredi 3 février. En 2018, elle avait mortellement écrasé une gilet jaune installée sur un barrage à un rond-point.
Une femme de 47 ans a été condamnée, ce vendredi 3 février, pour "homicide involontaire" à quatre ans de prison avec sursis par la cour d'assises de la Savoie, pour avoir mortellement écrasé une femme Gilet jaune en 2018.
Lors d'une manifestation de gilets jaunes au Pont-de-Beauvoisin (Savoie), le 17 novembre 2018, elle avait forcé un barrage installé à un rond-point dans une zone d'activité et écrasé une retraitée de 63 ans qui prenait part au rassemblement. La conductrice, une enseignante, emmenait son fils, fiévreux et alors âgé de quatre ans, chez le médecin.
Aujourd'hui âgée de 47 ans, cette conductrice a vu également prononcer à son encontre l'annulation de son permis de conduire, avec interdiction de se représenter à l'examen pendant un mois, ainsi que la confiscation du véhicule concerné et de ses clés. Le jugement est conforme aux réquisitions de l'avocat général.
Une requalification des faits
Dès le début de son réquisitoire, le magistrat avait plaidé que, vu les circonstances particulières des événements, "bien évidemment", l'accusée n'irait pas en prison. La cour d'assises a requalifié les faits en "homicide involontaire", soit un délit, moins grave que la qualification retenue pour le renvoi devant la cour d'assises. Elle était en effet poursuivie pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec usage d'une arme" (sa voiture), pour lesquelles la peine maximale est de vingt ans de réclusion criminelle.
C'est surtout une vidéo de caméra de surveillance qui avait convaincu le juge d'instruction de renvoyer la conductrice devant la cour d'assises. Les images montrent que la conductrice avait fait face pendant quelques secondes à dix Gilets jaunes entourant sa voiture. A la barre, l'accusée a dit avoir eu peur. "Je sentais de l'hostilité", a-t-elle raconté.
"La situation ne nous impressionne peut-être pas en regardant la vidéo, mais pour elle, dans la voiture, ça a suffi", avait plaidé son avocat Me Julien Chauviré, ajoutant que sa cliente avait "une résistance au stress manifestement assez faible".
Avec AFP