Oiseaux de montagne : comment faire cohabiter nature et plaisir de la glisse

Nos massifs abritent des espèces d'oiseaux sensibles comme les grands rapaces ou les Tétras-lyre. Une poule de montagne emblématique de nos montagnes. Avec l'activité liée aux loisirs de l'hiver comme le ski, l'habitat de ces animaux et leur mode de vie sont perturbés. Le Parc National de la Vanoise accompagne les domaines skiables pour la préservation de ces territoires à partager.

Dans la station de ski des Arcs Bourg-Saint-Maurice en Savoie, deux zones de tranquillité ont été créées dans le cadre du programme européen Birdski, porté par le parc national de la Vanoise de 2020 à fin 2023. Le projet Birdski accompagne les domaines skiables des Alpes du Nord dans la prise en compte de l’avifaune patrimoniale. Bien que la première zone de tranquillité pour le Tétras-lyre date de 1990 dans les Alpes, le projet Birdski et la prise de conscience des populations ont permis la création de 160 autres zones de tranquillité.  

Dans les Alpes, l’enjeu majeur est la préservation du galliforme, une espèce vulnérable en période hivernale. Bien que la chasse du Tétras-lyre soit aujourd’hui interdite, la protection de cet oiseau n’est pour le moment pas assurée. Cette espèce, qui vit entre 1 900 et 2 300 mètres d’altitude, fait face à un stress important avec la présence des skieurs dans son espace d’habitation.  

"Ce sont des oiseaux très sensibles, chacun à une stratégie en hiver. Certains migrent, d’autres vont à la recherche de nourriture. Et cet oiseau-là, sa stratégie est de rester. Pour se protéger du froid, il va se faire des igloos, il va creuser dans la neige et se mettre à l’abri. Il a plutôt tendance à choisir des versants nord" explique Sandrine Berthillot, technicienne au parc national de la Vanoise. 

Les zones de tranquillité sont matérialisées par des panneaux pour que les skieurs n’aillent pas les déranger car sinon, ils vont se percher sur un arbre toute la journée au froid et ça va les affaiblir.

Sandrine Berthillot

Parc national de la Vanoise

"Ils ne pourront pas se reproduire au printemps. Ces zones ne sont pas réglementées, c’est pour ça qu’aujourd’hui, on est vraiment sur de la sensibilisation" précise-t-elle.

Les infrastructures de montagne ont aussi un impact. Pour protéger les espèces d’oiseaux qui vivent en montagne, les domaines skiables ont mis en place des systèmes de drapeaux et de balises sur les câbles de remontées mécaniques afin que les oiseaux puissent les voir et évitent de se tuer en les percutant.  

Sandrine Berthillot précise également : "L’infrastructure la plus dangereuse pour les oiseaux, c'est le téléski (80 % de la mortalité des oiseaux) parce qu’il y a une cordeline de sécurité entre les deux câbles porteurs qui est très fine, elle mesure six millimètres. Les oiseaux passent au milieu et se tapent dans le câble. Sur les téléskis, on met des flotteurs de pêche tous les 2 mètres afin de rendre le câble plus visible. Sur les télésièges ou télécabines, on met des balises réfléchissantes, en alternant les couleurs orange et blanc pour être visibles jour et nuit. On travaille avec des scientifiques l’acuité visuelle des oiseaux pour améliorer ces balises. On s’est d’ailleurs rendu compte que le Tétras-Lyre pouvait voir les UV donc on va peut-être s’orienter sur des systèmes qui réfléchissent les UV".

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