Le Savoyard Michel Barnier, candidat à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle, a plaidé dimanche pour l'instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe. Cette mesure permettrait selon lui de "rétablir une concurrence équitable" entre l'UE et le reste du monde.
L'ex-négociateur du Brexit Michel Barnier se dit favorable à l'instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne. Candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2022, l'ancien député puis sénateur de la Savoie a développé son point de vue dans une tribune au JDD dimanche 12 septembre.
L'ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy juge cette mesure "absolument indispensable, non seulement pour des raisons financières, mais parce qu'elle permettra de rétablir une concurrence équitable entre l'Europe, qui taxe désormais lourdement le carbone, et des partenaires commerciaux qui ne le taxent pas, ou si peu".
La Commission européenne a proposé en juillet de taxer à partir de 2023 le kérosène pour les vols au sein de l'UE, tout en leur imposant un taux minimal de biocarburants. De quoi alarmer les compagnies aériennes qui redoutent une "distorsion de concurrence" avec le reste du monde.
Transition écologique, commerce international : Michel Barnier réclame "une taxe carbone aux frontières" https://t.co/67mImKu6wy pic.twitter.com/DaqoJRPwoP
— Le JDD (@leJDD) September 11, 2021
"Rétablir l'équité de la concurrence mondiale"
Si la taxation du carbone en Europe est "une grande satisfaction pour l'écologie", elle pose aussi "un problème majeur", souligne Michel Barnier. "Il devient très coûteux de produire" sur le Vieux Continent qui pourrait subir "une vague de délocalisations", selon lui.
"Seule une taxe carbone aux frontières de l'Union, immédiatement applicable à l'ensemble des produits importés en fonction de leur bilan carbone, peut permettre de rétablir l'équité dans la concurrence mondiale et récompenser nos efforts pour le climat", poursuit l'ancien commissaire européen.
Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières proposé par Bruxelles cet été "se heurte cependant aux réticences de plusieurs États", déplore-t-il, disant vouloir mener "sans délai ce combat pour la taxe aux frontières".
Lors d'un débat à la Fête de l'Humanité samedi, sa concurrente Valérie Pécresse (ex-LR) s'est également positionnée pour "une vraie taxe carbone" aux frontières de l'Europe "qui permettrait de rétablir l'égalité de compétitivité" entre les pays.