Les enquêteurs suivent une piste "privilégiée" pour l'identification du second auteur de l'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray près de Rouen, celle d'un jeune savoyard vraisemblablement recherché depuis plusieurs jours par les services antiterroristes pour une menace d'attentat.
L'enquête se poursuit et l'identification formelle de cet assaillant, abattu mardi 26 juillet par la police, était toujours en cours 24 heures après les faits.
Une carte d'identité au nom d'Abdel Malik P. a été retrouvée lors d'une perquisition menée au domicile familial d'Adel Kermiche, le premier tueur formellement identifié, et "plusieurs éléments laissent à penser qu'il s'agit du deuxième assaillant", a précisé une de ces sources.
Abdel Malik P. est un jeune homme de 19 ans, originaire de Savoie, qui n'avait pas fait l'objet de condamnations, a-t-elle précisé. Comme il n'a jamais été condamné, la justice ne dispose "pas de ses empreintes, ni de son ADN dans ses fichiers, ce qui retarde son identification formelle", a ajouté une autre source.
Toutefois, l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) a diffusé le 22 juillet, quatre jours avant l'attaque contre l'église, une note dans laquelle elle dit avoir "été rendue destinataire d'une information d'une source fiable" sur un individu "qui serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national", a précisé une source proche de l'enquête, confirmant une information de RTL. Cette information est accompagnée d'une photo de l'individu, qui "ressemble fortement" à Abdel Malik P., a affirmé cette source.
Mais en l'absence d'identité, de cible, de date ou de modus operandi pour ce projet d'attentat, les services antiterroristes ne savent alors pas de qui il s'agit. Les enquêteurs tentent actuellement de confirmer que l'homme sur la photo est bien Abdel Malik P., et que ce dernier est bien le second assaillant.
Adel Kermiche avait quant à lui été rapidement identifié par les enquêteurs. Agé également de 19 ans et né à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), il avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, puis en détention provisoire, pour avoir tenté par deux fois en 2015 de gagner la Syrie. Le 18 mars, une juge antiterroriste avait décidé de le remettre en liberté et de l'assigner à résidence sous surveillance électronique. Le parquet avait fait appel mais n'avait pas obtenu gain de cause
