L'entreprise Metaltemple, devenue MT Technology en 2013, est une fonderie spécialisée dans les pièces automobiles à Saint-Michel-de-Maurienne. Le tribunal de commerce vient de déclarer sa liquidation judiciaire.
En 2013, cette fonderie avait évité de peu la liquidation. Cette fois, ce n'est pas le cas et les 113 derniers salariés se retrouvent donc au chômage après la fin prononcée, ce lundi 11 avril à 15h20, par le tribunal de commerce de Chambéry.
En matinée encore, des salariés ont eu une réunion avec des élus de la Maurienne qui les soutiennent. Ils ont tenté un dernier coup de poker en demandant, par fax, le report de la décision, afin de trouver un repreneur. En vain. Abattus, ils estiment que l'Administrateur judiciaire nommé n'a pas suffisament "fait son boulot" pour trouver quelqu'un capable de prendre la suite.
"Il n'y avait pas de repreneur, pas de solution, on était au bout du bout", a tempéré Thierry Dran, procureur de Chambéry. "On a espéré qu'il puisse y avoir un repreneur jusqu'au bout. Des responsables de sociétés ont visité les lieux mais rien n'a abouti. C'est terrible pour les salariés", a ajouté le magistrat qui avait requis la mise en liquidation de cette entreprise très endettée.
Reportage de Xaxier Schmitt & Grégory Lespinasse
Créée en 1917 par Louis Renault, les Aciéries du Temple, devenues ensuite Metaltemple, avaient été reprises en 2008 par la société B4 Italia. Le directeur opérationnel Gianpiero Colla avait ensuite racheté les parts.
"On a eu un patron exécrable qui s'est enrichi sur notre dos et n'a jamais mis d'argent pour moderniser l'outil de travail. Le résultat est là: l'entreprise ferme", a déclaré Didier Charvoz, délégué syndical CFDT.
3 années de sursis
Lors de la première grosse crise, Metaltemple était dans une situation étonnante avec un carnet de commandes plein, -notamment grâce à PSA et Renault-, mais il lui manquait 1,5 million d'euros pour payer charges, salaires et matières premières. L'Italien Gianpiero Colla avait alors repris l'activité.Deux plans sociaux ont marqué ces dernières années. PSA Peugeot Citroën s'était engagé à relever le chiffre d'affaires de MT, mais par la suite le géant français avait préféré acheter ses pièces ailleurs pour un prix moindre.
L'entreprise a été placée en redressement judiciaire en février 2015. Le tribunal de commerce de Chambéry a bien examiné une dernière offre de reprise italienne, courant février, mais elle ne s'est pas avérée sérieuse.
"L'outil de production n'était pas en état et pouvait tomber en panne à tout moment. Il n'y a pas eu d'argent investi pour entretenir le matériel", a expliqué Jean-Michel Gallioz, le maire (DVG) de Saint-Michel-de-Maurienne, commune où est domiciliée l'entreprise.