Les aides Covid se font attendre pour les moniteurs de ski. Certains d'entre eux ont manifesté devant le centre des finances publiques de Moûtiers jeudi matin. Sans revenu depuis la fin d'année, ils réclament une accélération du traitement des aides promises par l'Etat.
Quelques tentes plantées et des moniteurs de ski remontés. Ils ont manifesté jeudi 22 avril devant le centre des finances publiques de Moûtiers, en Savoie, pour réclamer les aides promises par l'Etat alors que les remontées mécaniques n'ont pas tourné de l'hiver.
Ce centre traite la majorité des demandes de fonds de solidarité en France. Mais les moniteurs présents jeudi matin n'ont perçu aucune indemnité depuis décembre. Venus de Val-d'Isère, des Arcs, de Courchevel ou encore de La Plagne, sans travail ni revenu, ils se disent dans une situation financière catastrophique.
"Nous sommes depuis quatre mois en attente de traitement. Depuis tout ce temps, nous vivons sans aucun revenu (...) L'engagement [du gouvernement] n'est pas tenu", constate François Mas, représentant du collectif et moniteur à Val d'Isère, en Savoie.
"On tape dans les réserves"
Tous réclament une accélération du traitement de leur dossier et dénoncent une défaillance dans le système de calcul. "C'est un problème d'algorithmes. Il faut absolument que Bercy change le système parce que même les impôts travaillent extrêmement bien, font tout leur possible. Mais comme ça ne fonctionne pas, les directives doivent être changées en plus haut lieu", estime François Mas.
En clair, les moniteurs concentrent leur pic d'activité sur cinq mois. Les salaires qu'ils déclarent mettent en défaut le système qui, lui, calcule sur 12 mois. Et finalement, leur dossier est rejeté. Pour Géraldine, femme de moniteur, le manque à gagner est conséquent même si elle a un emploi stable et se considère chanceuse. "Les crédits qu'on peut avoir, la maison par exemple, tout est basé sur nos deux salaires. Donc tous les mois, il manque quelque chose. Depuis le mois de décembre, on tape dans les réserves", explique-t-elle.
Des réserves qui fondent alors que pour d'autres, c'est déjà la précarité. A Moûtiers, le centre des finances publiques leur a assuré faire son maximum, mais les moyens manquent. Avec seulement six agents, les délais de traitement sont de 110 jours en moyenne. Les moniteurs ne savent pas encore à quelle date ils pourront percevoir leurs indemnités. Il y aurait, selon le collectif de moniteurs, 2 000 dossiers en attente au centre des impôts de Moutiers et 2 900 à celui de Saint-Jean-de-Maurienne.