Le mouvement de grève se poursuit pour le sixième jour consécutif chez le fabricant de produits chimiques MSSA de Saint-Marcel, près de Moûtiers (Savoie). En pleine période de confinement lié à l'épidémie de coronavirus, les salariés se sont mobilisés ce mercredi au sein de l'entreprise.
Avec le confinement en vigueur, le mouvement social prend une forme inédite chez MSSA, une entreprise de Saint-Marcel (Savoie) spécialisée dans la fabrication de produits chimiques. Ce mercredi 22 avril, au 6ème jour de grève, des salariés se sont réunis sur le site de l'entreprise pour manifester, tout en respectant les règles de distanciation sociale.
"Nous nous sommes réunis derrière le portail et non sur la voie publique", précise Pierre Didio, secrétaire général de l'union départementale du syndicat Force Ouvrière en Savoie, qui a dénombré "entre 90 et 100 personnes entre 9h30 et 10h30 ce matin". "Nous avons fait en sorte de respecter les mesures de distanciation sociale. Les salariés étaient à un mètre les uns des autres, certains portaient des masques, d'autres non".
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"On ne peut pas organiser une grève comme on le fait d'habitude"
Le mouvement a débuté vendredi dernier au sein de l'entreprise, dont l'activité n'a pas été stoppée malgré la crise du coronavirus. Alors que le processus de renégociation salariale s'est ouvert mi-avril, les salariés réclament à la direction d'être "justement récompensés". Ils revendiquent une augmentation de 70 euros, une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat de 1000 euros et 20 euros "par jour de présence" pour ceux qui ont travaillé depuis l'instauration du confinement.
De son côté, la direction précisait samedi à l'AFP avoir proposé aux syndicats une augmentation salariale de 2,1%, une prime défiscalisée de 1.200 euros et 0,4% d'augmentation supplémentaires pour les non-cadres.
Selon Pierre Didio, 101 salariés sur 300 sont en grève, dont une grande partie dans les ateliers de production. Malgré cela, la "production continue" selon le responsable syndical. "La direction a fait des embauches ces jours-ci, elle a rallongé l'amplitude horaire des intérimaires", poursuit-il, "et elle remplace les grévistes en mettant des cadres à leurs postes alors que ces postes nécessitent un mois de formation et des procédures régulières très précises".
Ce matin les grévistes ont voté la reconduction du mouvement. "On ne peut pas organiser une grève comme on le fait d'habitude", reconnaît le représentant syndical, qui entend "provoquer de nouveau ces rassemblements, y compris la nuit" jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Pour aider les grévistes à tenir sur la durée, Force Ouvrière a déclenché une caisse de solidarité.
