Savoie : les ouvriers en grève depuis plus d'une semaine chez le fabricant de produits chimiques MSSA

Les ouvriers de MSSA maintiennent la grève en Savoie. Ils réclament la reprise des négociations salariales annuelles, stoppées après le décès d'un proche du président de l'usine.

Huitième jour de grève, samedi 25 avril, chez le fabricant de produits chimiques MSSA à Saint-Marcel (Savoie). Deux-tiers des 120 ouvriers des ateliers de production ont interrompu leur travail pour réclamer la reprise immédiate de négociations salariales annuelles, affirme Force Ouvrière (FO). Elles ont été interrompues il y a dix jours après le décès d'un proche du président de l'usine.

La direction avance de son côté que "50% du personnel posté" observe ce mouvement de grève depuis maintenant plus d'une semaine. Un "service minimum de sécurité" est assuré par 50 volontaires de ce site classé "Seveso 2 seuil haut". La production ne peut être stoppée sous peine d'endommager les fours où il fabrique du chlore, du sodium et du lithium métal.

Le syndicat avait déposé un préavis de grève le 16 avril pour dénoncer le report "début mai" d'une réunion du processus de renégociation salariale annuel initié quelques jours plus tôt, en pleine crise du coronavirus. Depuis, celle-ci a été fixée au 4 mai, mais cette date est jugée trop lointaine par FO qui reproche à la direction de prétexter la situation personnelle de son président Séverin Mathieu, empêché par un deuil familial, pour jouer la montre.
 


Les grévistes réclament d'être "justement récompensés" pour avoir été contraints de maintenir leur activité au début de l'épidémie alors que les mesures sanitaires n'étaient "pas satisfaisantes". La direction fustige le "comportement irrespectueux" de FO et précise qu'elle a proposé une augmentation salariale de 2,1%, une prime défiscalisée de 1 200 euros et 0,4% d'augmentation supplémentaires pour les non-cadres.

 

"Effet domino monstrueux"


"Insuffisant", rétorque le syndicat, qui a écrit cette semaine à la direction et aux instances de tutelles pour alerter du "danger grave et imminent" qui pèse sur le site, où travaille un personnel "sous-formé". "S'il y a une explosion, il y aura un effet domino monstrueux. L'incident de Lubrizol, à côté, ce n'était rien du tout", prévient le délégué syndical FO Norbert Gandon.
 
"Cette grève n'a plus lieu d'être. La balle est désormais dans le camp de FO, qui refuse de reprendre les négociations si les heures de grève ne sont pas payées", juge Dimitri Rimbert, le directeur commercial de MSSA. "Nous travaillons en toute transparence avec les autorités. Les salariés volontaires sont des gens compétents qui connaissent le procédé et la technologie. Aucun incident majeur n'est à déplorer", ajoute-t-il. Créé en 1898, MSSA, anciennement Métaux Spéciaux, est une filiale du groupe japonais Nippon Soda. L'entreprise emploie à Saint-Marcel quelque 300 personnes.

 
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