Sotchi 2014. Les "sales gosses" du slopestyle préparent les Jeux

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En marge du système, les freestylers, ces partisans d'un ski en toute liberté et sensationnel, s'achètent définitivement une conduite avec l'entrée du slopestyle et du halfpipe au programme olympique de Sotchi, des JO pour lesquels ils se sont préparés à Val Thorens.

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Affublés de l'image de sales gosses du ski, ces riders de l'extrême étaient réunis en fin de semaine dernière à Val Thorens, en Savoie. Ou du moins les "slopestylers", pour la dernière compétition de cette spécialité en Europe avant le grand rendez-vous interplanétaire.

Le slopestyle, pour les non initiés, c'est ça: des sauts, des glissades, des tourbillons dans l'air sur des tremplins, des rampes. Pour leur communauté, il s'agit de "rails", de "runs", de "modules", de "trick" ou de "grab". "Quand les gens nous demandent ce que c'est le slopestyle, on leur dit: vous voyez le skate, c'est pareil mais avec des skis et sur la neige, avec des sauts et des enchaînements de bosses et de rails", raconte le Français Jules Bonnaire, qualifié pour les JO.

Ces gars n'ont pas tous débuté par le ski alpin et ne sont pas tous nés dans la montagne. Mais leur truc, c'est que ça glisse, que ça saute, que ça procure des sensations fortes. "Il n'y a aucune limite, on choisit exactement ce qu'on doit faire. La seule limite, c'est notre capacité à retomber après nos sauts et quand on n'arrive pas à faire quelque chose", explique Jérémy Pancras, qui a aussi son billet pour les Jeux.

Intervenants : Jérémy Pancras, sélectionné équipe de France de Slopestyle ; Antoine Adelisse, sélectionné équipe de France de Slopestyle ; Jérémy Pancras, sélectionné équipe de France de Slopestyle

De la mauvaise réputation à l'Olympe


Les freestylers n'ont pas toujours eu bonne cote auprès des skieurs traditionnels, ceux qui pratiquent l'alpin, comme l'explique le petit jeune de l'équipe de France, Antoine Adelisse, 17 ans. Même si leurs cinq disciplines ont désormais toutes le label olympique, avec les bosses depuis 1992, le saut depuis 1994, le skicross depuis 2010 et donc le slopestyle et le halfpipe depuis cette année.  "Le freestyle était mal vu au début, on passait pour des personnes qui ne 'foutaient' pas grand chose, qui 'emmerdaient' les alpins. Mais, maintenant, ça s'est démocratisé et on est mieux vus grâce aux JO et à l'officialisation de notre sport", souligne-t-il.

"C'est un sport très dangereux mais contrôlé. On a des séances physiques tout au long de l'été et au début de l'hiver et on s'entraîne en water jump", plaide ce sportif au mental de compétiteur. "Les Jeux, c'était un objectif, il est réalisé mais maintenant il faut y performer. Je n'y vais pas pour le contexte, je veux y aller pour accrocher une médaille", assure-t-il.

Antoine Adelisse écume les circuits du freestyle depuis 3 ans. Il se rend régulièrement aux Etats-Unis, où sa discipline est très prisée. L'Europe n'est pas encore à ce niveau de popularité, ancrée dans les pratiques traditionnelles des montagnards, mais l'exposition exceptionnelle et universelle offerte par les jeux Olympiques devrait changer la donne, même si ces esprits libre vont devoir se plier à certaines règles.

"C'est vrai qu'on rentre dans un moule mais c'est important pour le sport, ça l'officialise, on n'a pas grand chose à perdre vu qu'on est nouveau dans les catégories aux Jeux", relativise Adelisse.

Pour ces skieurs un rien rebelles, c'est la reconnaissance d'une vraie pratique sportive de haut niveau. "Le fait qu'on soit aux Jeux apporte plus de sérieux à notre sport et c'est important", se félicite Bonnaire.
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