Menacée par l'érosion causée par le Rhône depuis plusieurs années, la piste cyclable de la ViaRhôna est coupée près de Serrières-en-Chautagne, en Savoie. Les cyclistes se plaignent du manque de solution adaptée pour continuer leurs trajets.
Alors que la ViaRhôna est interrompue près de Serrières-en-Chautagne, en Savoie, depuis plusieurs mois, à cause de l'érosion causée par le Rhône, les cyclistes se plaignent de devoir rouler sur une route départementale ou dans des sentiers boueux pour poursuivre le trajet.
Amertume chez les cyclistes
"C'est le plus beau coin de la région, mais depuis que le Rhône a mangé les berges, je ne viens plus, regrette Paul Bois, un cycliste. L'été, quand il fait chaud, on est à l'ombre avec toutes ces peupleraies. Je souhaite que les élus se mobilisent pour réparer cette ViaRhôna. S'ils avaient entrepris les travaux au début, on n'en serait pas là."
Un avis partagé par Henri Bocquin, ancien adjoint de Serrières-en-Chautagne, lui-même utilisateur de la piste. "On savait que le secteur était sensible aux crues et que la véloroute passerait dans le Rhône tôt ou tard. On a prévenu les élus, mais on n'a pas tenu compte de nos propos."
Une voie alternative impraticable
La voie cyclable a été déroutée et passe désormais par une route départementale, mais certains cyclistes refusent de l'emprunter par crainte d'être percuté par des voitures. Pour continuer leur route, ils préfèrent tenter de se frayer un chemin sur des pistes non aménagées, parfois sans matériel adéquat.
"Je ne peux pas passer là, je m'enlise avec le vélo, déplore Marie-Louise Truche, qui tente de circuler à travers les arbres pour éviter une partie boueuse. C'est compliqué, si on ne veut pas se retrouver plein de saleté, on est obligé de mettre pied à terre. Mais on ne va pas aller sur la départementale. On roule souvent avec nos petits enfants, on ne va pas leur faire croiser des camions ".
Du côté du Département de la Savoie, le problème est encore en discussion. "On n'a pas voulu renforcer cette berge avec des enrochements, car il aurait fallu suivre les évolutions de l'érosion et injecter une centaine de milliers d'euros chaque année", explique Jean-Paul Cart, responsable du service études et travaux à la direction des infrastructures du département de Savoie. Si la collectivité locale est en négociation avec différents acteurs pour établir un chemin dans la forêt, elle n'exclut pas la possibilité de procéder à des expropriations pour dévier le tracé de la ViaRhôna.