La météo a très sérieusement compliqué le travail des abeilles en cette année 2013, au point que des apiculteurs de Savoie envisagent de demander soutien au ministère de l'agriculture au titre de "la calamité agricole".
Du jamais vu depuis 10 ans! Les ruches sont légères comme des plumes, elles pèsent au mieux 20 kilos, contre 40 ou 50 les années précédentes.
Depuis le printemps dernier les apiculteurs font face à des circonstances climatiques exceptionnelles qui ont eu pour conséquence de bloquer les abeilles à la ruche à la sortie de l'hiver puisqu'elles ne peuvent pas sortir en dessous de 12°C ni par temps de pluie. Les réserves de la ruche épuisées, les apiculteurs ont dû nourrir leurs abeilles pour sauver les colonies mais ont dû constater une récolte de printemps quasi nulle. Ces difficultés s'ajoutent à celles enregistrées en 2012 et génèrent une situation de trésorerie très tendue des exploitations apicoles, tout particulièrement pour les jeunes récemment installés.
En Maurienne, Sébastien Duraz a enregistré une perte de 5 tonnes de miel, et pourtant, il avait anticipé et mis en place un véritable plan de sauvetage de sa production. A la tête de 400 ruches, il avait organisé leur transhumance pour les installer à 1800 m d'altitude, au pied des Aiguilles d'Arves, dès l'été pour "qu'elles puissent se ressourcer et trouver des vitamines dans la nature".
Autre "astuce" pour préserver la production, l'apiculteur a nourri ses abeilles dès le printemps, pour leur permettre de passer l'hiver sans encombre, d'un complément alimentaire, distribué aux ruches sous forme de sirop.
Le ministère de l'Agriculture a mis en place un fonds d'allègement des charges des apiculteurs confrontés à une récolte de printemps quasi-nulle en raison de la météo froide et humide. Le ministre Stéphane Le Foll "a décidé de répondre à la demande d'aide exceptionnelle formulée par la profession apicole", explique-t-il dans un communiqué, selon des "conditions d'attribution de ces aides de trésorerie décidées de manière concertée avec la profession." En outre, "des reports de cotisations sociales décidés en région pourront compléter ce dispositif".