Le dimanche 24 mai 2020, la kayakiste savoyarde Nouria Newman a descendu l'une des portions de l'Isère la plus dangereuse de sa carrière. Un défi qu'elle s'est lancé alors qu'elle a dû renoncer à un voyage-aventure au Canada en raison de la pandémie de Coronavirus.
Après une longue semaine de repérages quotidiens, elle s'est jetée à l'eau. La kayakiste savoyarde Nouria Newman (championne du monde de kayak extrême en 2017) n'en revient toujours pas. "C'est le plus gros rapide que j'ai jamais descendu, et il se trouve tout près de chez moi, au Villaret du Nial, entre Tignes et Val d'Isère en Savoie."
"En 2019, je l'avais déjà repéré, mais ce n'était pas très praticable, les niveaux d'eau de l'Isère étaient trop bas, c'était trop dangereux..." Ce bout de rivière tumultueux est donc resté dans un recoin de sa tête et l'occasion s'est présentée à cause (ou grâce à) la Pandémie.
"Avant l'épidémie, j'étais aux Etats-Unis. Je devais partir en Alberta (une province de l'ouest du Canada), pour tenter de franchir une chute d'eau de 33 mètres de haut, la fameuse barre des 100 pieds, mais tout a été annulé en raison du Coronavirus, et je suis rentrée en France pour le confinement."
Du coup, Nouria Newman, en a profité pour repérer, de plus belle, cette section de rivière des gorges de la Daille qui lui tenait à cœur. Elle a multiplié les ballades à pied le long du tracé en observant la rivière se gonfler d'eau avec la fonte des neiges.
"Dans notre sport, le kayak extrême, on dit que c'est un tronçon assez sale, c'est-à-dire qu'il y a des éboulements réguliers de rochers tranchants qui sont très dangereux. Il y a aussi toute sortes de déchets, des troncs d'arbre, des carcasses de voitures, de la ferraille, il a fallu dégager des branches à la tronçonneuse et attendre que le niveau de l'eau soit très haut pour que la sortie du rapide soit possible."
Merci @DorineBe13 @eadrenaline ?et la sécu en or Martin ML, Papa, Tiph, Bobo et Rosahttps://t.co/Gm3ctm5SzO
— Nouria Newman (@NouriaNewman) May 25, 2020
Dimanche 24 mai 2020, sonne le jour J, elle décide de tenter l'aventure malgré la pression. "Je ne m'étais pas entraînée depuis 8 semaines, alors c'est vrai que j'avais un peu la pression." Malgré la peur, Nouria se jette dans le rapide, sous la surveillance d'amis guides, venus sécuriser les passages les plus chauds, au cas où.
"Je savais que j'allais avoir peur, c'est un rapide assez long (500 mètres environ) et très soutenu. Il y avait des endroits très dangereux dans lesquels on n'a pas le droit à l'erreur, et surtout pas le droit de se retourner, c'était assez flippant."
Après de longues minutes de bagarre dans l'écume, Nouria serre un poing rageur et victorieux, et pousse un cri de joie, elle a vaincu le monstre.
Gonflée à bloc par ce bel exploit, la Savoyarde rêve déjà d'autres défis. Cet été dans les gorges du Verdon, où elle a découvert un bout de rivère particulièrement belle où l'on passe sous des tunnels de roches, et plus tard en fin d'année, elle partira pour l'Iran (si la pandémie le permet), pour encadrer des enfants, dans le cadre d'un programme de développement.