À 35 ans, Romain Heinrich a décidé de revenir de sa retraite sportive pour remonter dans un bobsleigh en vue des JO 2030 dans les Alpes françaises. Le rêve : une médaille à quatre et à domicile.
Romain Heinrich n'avait pas enfilé la combinaison depuis près de deux ans. Ces dernières semaines, le champion de bobsleigh a repris du service sur la piste de La Plagne, en Savoie. Son objectif : retrouver goût à la compétition et se permettre de rêver aux JO 2030 dans les Alpes françaises.
Au terme des Championnats du monde 2023 à Saint-Moritz, le Grenoblois d'adoption avait choisi de faire une croix sur le "bob" pour se consacrer à sa vie personnelle : "Quand j'ai arrêté ma carrière, c'était pour de bon. On a eu, avec ma femme, un petit bébé qui vient d'avoir un an, on a rénové une maison... J'étais complètement sur autre chose. D'ailleurs, ça se voit, je ne suis pas au mieux de ma forme physique."
Mais les événements de cet été ont poussé l'ingénieur de 35 ans à sortir de sa retraite : "J'ai vu la ferveur et l'ambiance absolument folle des Jeux olympiques de Paris. J'ai eu la chance de voir quelques épreuves. Puis, il y a eu l'annonce des JO de 2030 dans les Alpes. Dans ma tête, je ne sais pas pourquoi, je me suis dit qu'il fallait que j'y sois d'une manière ou d'une autre."
Milan avant les Alpes françaises
La reprise se fait donc à La Plagne, en Savoie, qui dispose de la seule piste de bobsleigh en France. Et les premières descentes sont satisfaisantes : "Plus on va vite et plus on monte haut dans les virages. Ce sont des sensations qui me manquaient. Je ne m'en rendais pas compte donc c'est cool." De quoi satisfaire le staff de l'équipe de France : "Il est méticuleux et méthodique. Il a cette capacité à optimiser le moindre détail pour optimiser tous les éléments de la performance. On a hâte de le retrouver en Coupe du monde et d'obtenir des résultats au niveau français", observe Bruno Thomas, directeur général de la piste olympique de bobsleigh.
Avant les Jeux de 2030, l'étape des JO de Milano-Cortina s'impose comme un passage obligatoire : "L'idée, c'est de s'y remettre fortement cet hiver pour rentrer dans le système de sélections pour 2026. On va donc essayer de s'installer dans le top 12 de la Coupe du monde cette année, pour participer aux Mondiaux."
Le rêve, ça a toujours été le même, c'est une médaille.
Romain Heinrich.
À 35 ans, Martin Heinrich se tourne désormais vers le "bob à 4", qui correspond davantage à son profil : "J'ai beaucoup de choses à creuser et à approfondir sur le bob à 4. Il y a plein d'étapes intermédiaires. (...) Mais avec plus de préparation physique de mon côté et un travail de coordination avec l'équipe, je suis certain qu'on pourra intégrer les 8 meilleurs, voire les 6. Il n'y a pas de raison : on a le matériel, on a un collectif talentueux et motivé."
L'objectif est simple : participer aux prochains JO pour se permettre de rêver, à domicile, sur la piste de La Plagne dans six ans : "Le rêve, ça a toujours été le même, c'est une médaille. Je pensais avoir fait une croix dessus. Maintenant, sur un schéma de bob à 4, à la maison, on peut se laisser le droit d'y rêver. On va se préparer pour ça."