VIDEOS. Mort de trois nourrissons à Chambéry: les parents portent plainte

Les parents des nourrissons morts contaminés par des poches alimentaires ont porté plainte contre l'hôpital de Chambéry pour que "ça n'arrive plus jamais". De son côté, le gouvernement a annoncé le retrait des lots de poches en cause dans cet "accident gravissime".

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a assuré, ce samedi 4 janvier, que "tous les lots" de poches de nutriments du même type que ceux en cause à Chambéry ont été "retirés" de tous les hôpitaux. Le parquet de Chambéry a demandé l'ouverture d'une enquête préliminaire, mais refuse à présent de communiquer sur ce dossier avant la semaine prochaine, au plus tôt.

Les trois nourrissons, dont deux prématurés, étaient hospitalisés dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital. Ils sont morts les 6, 7 et 12 décembre à la suite d'une dégradation brutale de leur état général. Un quatrième, qui présentait des symptômes identiques, a pu être sauvé in extremis.

Dans ce reportage de France 3 Alpes, des parents témoignent. Ils souhaitent rester anonymes. La direction de l'hôpital joue la transparence, évoquant un germe repéré dans ces poches alimentaires.

 

Chloé, Théo et Milie, trois petites victimes


La petite Chloé, née le 28 octobre 2013, après six mois de grossesse de sa mère, a été la première victime de cette bactérie meurtrière. "On l'avait dans les bras tous les jours. Elle ouvrait les yeux, souriait, nous reconnaissait", se souvient Laurent, son père, âgé de 37 ans. "Elle évoluait bien, avait bien pris niveau poids", ajoute la mère, Maud, 37 ans également, les larmes aux yeux. Née à 750 grammes, Chloé pesait 1,85 kg un peu plus d'un mois plus tard. Le 6 décembre, vers 20H30, son état s'est pourtant dégradé brutalement. Elle est morte trois heures plus tard.

Même scénario pour Théo, fils de Jonathan et Sophie, tous deux âgés de 27 ans. "Tout allait bien, il respirait seul pendant les soins", raconte Jonathan. Né le 1er décembre, il est mort le 7, après "avoir lutté pendant deux jours", raconte Sophie. "On a gâché nos vies", lâche-t-elle.

Milie, le troisième nourrisson décédé le 12 décembre, avait, elle, été hospitalisée à Chambéry en raison d'insuffisances respiratoires. "Elle n'était pas prématurée mais elle devait être intubée car elle avait du mal à respirer toute seule", raconte son père, Antoine, 41 ans. Peu avant sa mort brutale, son état s'était amélioré: "elle respirait de mieux en mieux", souligne-t-il. "Ils ont installé cette poche en début de soirée, elle est morte à minuit", ajoute-t-il.


La cause du décès identifiée à l'occasion d'un quatrième cas


Lors d'une conférence de presse, le directeur du Centre Hospitalier de Chambéry, Guy-Pierre Martin a présenté ses condoléances aux parents des victimes. Il a indiqué que le lien avec la poche de nutriments avait été réalisé lorsqu'un quatrième nourrisson a rencontré un problème alors que le service était fermé pour désinfection. Les doutes se sont alors portés sur les poches. Des analyses ont permis de constater la présence d'au moins un germe. D'autres analyse sont en cours.

Guy-Pierre Martin a également déclaré que les poches mises en cause venaient d'un laboratoire français mais il n'en a pas cité le nom.

Une cellule psychologique a été mise en place pour le personnel de l'hôpital.

En vidéo, la conférence de presse de Guy-Pierre Martin, directeur de l'hôpital de Chambéry 

 

Y a-t-il eu d'autres victimes ailleurs?


Les parents aimeraient savoir s'il existe d'autres décès liés à ces poches contaminées, dont ils ne connaissent pas le fabricant. Selon eux, elles venaient d'un lot de 137 poches, dont 102 ont été détruites ou utilisées.

Lorsque l'origine de l'infection a été découverte, les analyses ont montré que "les six poches qui restaient à l'hôpital de Chambéry étaient toutes contaminées", affirme Antoine. "Il n'y a plus dans les hôpitaux de produits semblables à ceux qui ont été utilisés à Chambéry", a affirmé Mme Touraine samedi. "Je n'ai connaissance d'aucun autre élément grave, accident grave qui aurait pu être provoqué par l'utilisation de produits similaires", a ajouté la ministre.

 

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