Sotchi 2014. Interview de Missillier et Pinturault médaillés d'argent et de bronze en slalom géant

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Les Français, bien placés à l'issue de la première manche du slalom géant disputé ce mercredi 19 février, ont réalisé un véritable exploit lors de la seconde manche. Steve Missillier et Alexis Pinturault remportent les premières médailles françaises en ski alpin: argent et bronze. Interviews. 

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L'américain Ted Ligety a été sacré champion olympique de slalom géant à Rosa Khoutor. Missillier, 29 ans, qui ne compte qu'un podium en Coupe du monde, et Pinturault, déjà le meilleur skieur tricolore à 22 ans, ont porté à 11 le total des médailles de la délégation française, égalant ainsi le bilan des JO-2010 de Vancouver.

Steve Missillier, sélectionné dans la discipline seulement début février, dit avoir réussi "la course de sa vie".

J'ai fait mon meilleur ski aujourd'hui


Q: "A quel moment avez-vous pensé que c'était enfin votre jour?
R: "Après le premier run, on savait que c'était possible. Quand j'ai passé la ligne, et que j'ai vu 5/6 dizièmes, c'était encourageant pour la suite, en sachant que les meilleurs (il était 10e sur le premier parcours) arrivaient. J'ai commencé à y croire un peu plus une fois que Marcel (Hirscher, 7e de la première manche) est passé derrière. A partir de là, ça pouvait jouer. C'est la course de ma vie. J'ai fait mon meilleur ski aujourd'hui. Je pensais que j'aurais un peu de mal sur une longue piste comme ça, un peu plate. Ils m'annonçaient que c'était comme à Beaver Creek, où je suis toujours nul. ça me faisait un peu peur. Après j'étais parti dans l'optique, avec un bon dossard (le 10), d'attaquer. Je pense que j'avais du bon matériel. J'ai fait un bon choix. Tout a bien fonctionné. Tout était réuni pour que ça marche bien."

Steve et Alexis dans le 19/20 Alpes

Alexis Pinturault, qui a craint de "finir à la 4e place", était content d'avoir tenu son rang de favori en slalom géant, en parvenant à arracher une médaille de bronze. 

Q: Après la déception du super-combiné, cette médaille fait-elle du bien?
R: "Oui, cette médaille fait du bien. Surtout que ce n'était pas facile. A l'image du super-combiné, Ted (Ligety) et moi nous étions attendus. On était passé largement à côté vendredi et je pense que l'on s'est bien reconcentré. Les conditions étaient particulières du fait des faibles écarts en première manche. Après la première manche, on se tenait dans un mouchoir de poche. Je n'ai même pas regardé les temps, mais le 15e je crois n'était même pas à 20 centièmes derrière moi. On a rarement vu cela. J'ai voulu tout remettre en place à la deuxième, ne pas me poser de questions, pour essayer d'aller accrocher une médaille. Et finalement, c'est une médaille. Aujourd'hui, c'est le plus fort du jour et le plus fort des dernières années en slalom géant, Ted Ligety, qui l'a emporté."

Q: Comment voyez-vous ce doublé français sur le podium avec Steve Missillier ?
R: "C'est quelque chose de particulier. C'est mon premier doublé en course. Avec Thomas Mermillod-Blondin, on était déjà monté ensemble sur le podium du combiné à Kitzbühel, mais c'était un combiné à l'ancienne (par addition de deux courses distinctes NDLR). En arrivant, j'ai vu tout de suite que j'étais derrière Steve. Au début, j'étais un peu tendu, je craignais de finir à la quatrième place. Je me suis réjoui pour lui quand il était assuré du podium, et je me suis encore plus réjoui pour moi-même quand le doublé était assuré".

Q: L'équipe de France était bien attendue en géant...
R: "On nous attendait, dans les interviews, on nous soulignait bien que nous étions la plus forte équipe de géant sur le papier. Si on m'avait posé la question: allez-vous faire un doublé ? Je ne sais pas si j'aurais dit oui. J'aurais dit probablement: on va essayer de faire une médaille, ce serait déjà peut-être pas mal. Et puis finalement, on en fait deux! Il faut se servir de cela, mais surtout garder aussi les pieds sur terre pour le slalom qui arrive (samedi)".

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