Monts Jura est suspendue à la reprise des activités. La station vit au ralenti et les saisonniers aussi... Ici, une centaine de saisonniers est, à l'image de Nicolas Naulet et d'Euridice Deville, dans l'attente.
Pas de télécabines, pas de travail pour Nicolas. Le restaurant d'altitude de la Catheline où le jeune cuisinier espérait faire sa saison est fermé. Du coup, il profite des pistes… Pour lui, c'est exceptionnel : " C'est vrai que ça fait bizarre d'être ici, à cette époque, en raquette sur des pistes désertes, sans touristes." commente-t-il. Nicolas partage son studio avec son amie. Si Euridice est sous contrat, Nicolas, lui, n'a rien signé. "Il n'y a aucune assurance. Il faut que la station soit ouverte pour que le restaurant le soit aussi", explique-t-il. Le couple de saisonniers dit s'en sortir financièrement parce qu'il bénéficie d'un loyer préférentiel. Mais çela ne suffit pas à rassurer la jeune femme. " J'ai juste peur de ne pas travailler. A chaque fois on repousse... déjà on s'attendait à travailler à partir de décembre 2020, et là on est en janvier et on n'a toujours rien. On nous dit d'attendre février. et après, la station s'arrête au mois de mars-avril." explique Euridice.
Même inquiétude au centre du village de Lélex. Crise sanitaire oblige, le restaurant du village est contraint de préparer des plats à emporter. Magali Leignel, la gérante de l'établissement, a conservé ses trois salariés en contrat à durée indéterminée. En revanche, elle n'a pas pris le risque d'employer les sept saisonniers habituels. "Le risque d'avoir un chômage partiel, ça impliquait de les faire venir sur place, de les loger... Donc on a pris personne. on les a régulièrement au téléphone en fonction de l'avancée des nouvelles qu'on a. Certains m'ont même prévenue que, s'ils trouvaient autre chose, ils le prendraient. C'est le jeu.." constate Magali.
Le gouvernement a annoncé que les remontées mécaniques n'ouvriraient pas avant fin janvier, au mieux. Ces professionnels aimeraient vraiment avoir plus de visibilité.