Le tunnel du Mont-Blanc, qui relie Chamonix à Courmayeur, fermera le 17 octobre pour trois semaines de travaux. L'immanquable report du trafic sur le tunnel du Fréjus inquiète des maires italiens qui craignent des "bouchons géants".
"Un grande ingorgo", traduisez un grand embouteillage. C'est ce que craignent nombre de maires de la vallée de Suse. Et c'est du moins ce qu'ils viennent d'écrire au préfet de Turin par la plume des présidents de leurs Unions de montagne.
"Il y a trop de travaux en cours sur nos routes nationales et sur l'autoroute du Fréjus. Le tunnel du Mont-Blanc doit donc rester ouvert après le 17 octobre ou ce sera le chaos dans la vallée de Suse", peut-on lire dans ce courrier.
Le 17 octobre, c'est justement la date à laquelle l'ouvrage entre la Haute-Savoie et la vallée d'Aoste doit fermer pour travaux pendant trois mois. Trois mois où, comme après l'incendie de 1999, l'essentiel du trafic routier, et surtout autoroutier, va immanquablement se reporter sur son homologue du Fréjus.
"Une situation insupportable", expliquent Mauro Carena, président de l'Union des communes de montagne de la haute vallée de Suse, et Pacifico Banchieri, président de l'Union des communes de la basse vallée. Du moins, "tant que les conditions de circulation dans la vallée de Suse ne seront pas revenues à la normale".
Tunnels et routes nationales en travaux
Il faut dire qu'emprunter les routes et l'autoroute de la vallée de Suse n'est pas chose aisée depuis plusieurs mois : les deux routes nationales et l'autoroute A32 reliant Turin au tunnel du Fréjus sont en travaux. Rien de moins.
Sur les nationales, ce sont deux ponts enjambant la voie de chemin de fer internationale qui sont coupés depuis le 6 septembre. Quant à l'autoroute, cela fait des mois que sont engagés des travaux de mise aux normes européennes de plusieurs de ses tunnels ; avec l'obligation de les terminer en 2025.
"On n'en serait pas là si, au lieu de toujours freiner les travaux du TGV Lyon-Turin, ces maires-là avaient tout fait pour reporter le trafic routier sur le train", expose de son côté Gian Luca Blandino, le président de l'Union des communes de montagne des Alpi Graie. Une façon d'enterrer définitivement l'initiative de ses homologues, alors même que ses chances d'aboutir semblent déjà très faibles.
Pourtant, une étude de la société italienne du tunnel du Fréjus (Sitaf) semble confirmer les craintes de l'après 17 octobre. Entre 70 et 80 % des poids lourds - environ 600 000 par an - passant dans le tunnel du Mont-Blanc se reporteraient sur le Fréjus et ses autoroutes d'accès françaises et italiennes.