Le tribunal administratif de Grenoble, saisi par la préfecture de la Drôme, s'est opposé vendredi à l'organisation d'un référendum sur l'accueil de migrants de Calais, dimanche dans une petite commune de ce département où la population est divisée sur la question.
Le 13 septembre, le conseil municipal d'Allex, où l'État a ouvert un centre d'accueil et d'orientation pour 50 migrants dans un château à l'écart de ce village de 2500 habitants, avait voté à l'unanimité et à main levée l'organisation d'un référendum sur le sujet.
Le tribunal a estimé, comme le faisait valoir la préfecture, que ce référendum serait illégal dans la mesure où l'hébergement d'urgence ne relève pas de la compétence de la commune mais de l'État.
Son jugement fait aussi valoir qu'une consultation de la population à l'initiative d'une collectivité territoriale ne peut de toute façon intervenir avant un délai de deux mois suivant la transmission de la délibération au représentant de l'État - celle-ci n'étant intervenue dans les faits que jeudi soir après une première saisine du tribunal administratif par la préfecture.
Ce dernier a donc ordonné vendredi la suspension de l'exécution de la délibération municipale qui devait entraîner l'organisation d'un référendum dimanche. Le maire d'Allex doit tenir une conférence de presse samedi matin.
Onze premiers migrants étaient arrivés la semaine dernière dans la commune, originaires d'Afghanistan, d'Irak et du Soudan.