Le Rigodon, association voironnaise, accueille quotidiennement des personnes démunies. Mais elle a dû fermer ses portes pendant le confinement et ne peut toujours pas rouvrir en raison de l'exiguïté des locaux. Les bénévoles recherchent donc activement un nouveau lieu d'accueil.
"On se demande comment ils font en ce moment pour se nourrir", s'inquiète Yves de Chazournes, bénévole pour Le Rigodon. Tous les jours, une quarantaine de personnes est accueillie dans les locaux de l'association voironnaise. Des personnes démunies ou "très seules" qui peuvent bénéficier d'un petit-déjeuner et d'un goûter gratuits ainsi que d'un déjeuner à 2,50 euros. Mais depuis le confinement, l'association a dû fermer ses portes et ne peut toujours pas rouvrir en raison de l'agencement des locaux. En effet, ceux-ci sont trop petits pour que les bénévoles puissent appliquer les règles d'hygiène et de distanciation sociale.
On recherche désespérément des locaux adaptés. La cuisine est trop petite. Il faudrait faire trois ou quatre services pour respecter les règles de distanciation sociale. Et puis, il n'y a qu'un seul WC. Il faudrait 10 personnes pour nettoyer tout le temps. Le problème des locaux était déjà posé bien avant la crise sanitaire mais là c'est la survie du Rigodon qui est en jeu,
Jusqu'à présent, les locaux étaient mis à disposition gratuitement mais l'association est même prête à "payer un peu" si cela est nécessaire. "On cherche n’importe quelle solution viable", lance Yves de Chazournes. Pas trop loin du centre de Voiron tout de même pour que "les accueillis" puissent s'y rendre sans trop de difficultés.
Un lien coupé depuis le confinement
"Le plus important, c'est de créer du lien social", explique Yves de Chazournes. En effet, la structure, qui compte trois salariés et une cinquantaine de bénévoles, offre aux accueillis les repas mais leur propose également des aides administratives (santé, services sociaux, etc.) et des activités. Le Rigodon dispose par exemple d'un jardin commun et chaque "accueilli" peut y avoir sa propre parcelle à une condition : aider à entretenir la parcelle commune, dont les denrées récoltées sont ensuite utilisées pour les repas.
Mais depuis le début du confinement, ce lien a été quasi rompu. "Ça a été une catastrophe", affirme Yves de Chazournes. Heureusement, concernant les repas, la Croix-rouge a pu prendre le relais et s'assurer que "les accueillis" mangeaient à leur faim mais cela n'a pas pu remplacer l'accueil qui est dordinaire réservé à ces derniers dans les locaux de Rigodon. La situation actuelle inquiète grandement les bénévoles, qui réfléchissent à des solutions d'urgence : pourquoi ne pas proposer un petit-déjeuner consistant en extérieur ? Cela permettrait aux bénévoles de s'assurer que leurs protégés bénéficient au moins d'un repas par jour et de recréer un peu de lien social.