Le directeur sportif de l'ASM Clermont Auvergne, Jean-Marc Lhermet était l'invité de Match Retour, lundi soir, dans le journal de France 3 Auvergne. Il est revenu sur les sifflets entendus dimanche soir au Michelin après la victoire contre Toulon en Top 14 mais il a aussi mis les points sur les i.
Un public en colère
Après la défaite en finale de la Champions Cup, l’amertume et la colère ont gagné les rangs des supporters clermontois. Dimanche soir, à l’issue de la rencontre de la 25ème journée du Top 14 entre Clermont et Toulon, des sifflets ont été entendus dans le stade, ils semblaient adressés directement à la direction du club."Ça ne fait pas plaisir, forcément, d’entendre ce genre de sifflets au Michelin. Après, il faut essayer de savoir ce qu’il y a derrière. Ça exprime sûrement une frustration, une déception, une colère. Il faut essayer de la comprendre pour l’analyser et voir si on peut y amener des solutions. Il va falloir discuter avec les représentants des supporters pour en savoir plus. L’équipe, aujourd’hui, est 1ère ex-æquo du championnat, on est finaliste de coupe d’Europe. On peut trouver étonnant et surprenant de se faire siffler comme cela à la fin d’un match. Ce titre, il faut essayer de trouver des solutions pour le gagner. Il faut bien que les gens imaginent que c’est ce qu’on fait au quotidien avec nos tripes, avec notre cœur. On bosse tous les jours dans ce club pour essayer d’avoir les meilleurs résultats et essayer de gagner des titres."
Si on me demande demain de prendre des risques financiers qui mettraient en péril le club, c’est non. Si on me demande demain de contourner ou de travestir les règlements de la Ligue ou du droit du travail, ce sera non.
Toulon et les autres
"Il n’y a pas besoin d’être un grand spécialiste du rugby pour voir que l’effectif qualitatif et quantitatif de Toulon est très supérieur au nôtre. Que ce soit au niveau européen ou français, il y a Toulon et les autres. Aujourd’hui, je suis aussi interrogatif que tout le monde et à la fois admiratif, aussi, de voir comment autant de stars et de très grands joueurs peuvent s’accumuler dans une équipe comme Toulon, connaissant toutes les contraintes auxquelles on est soumis, tant au niveau financier que réglementaire.Ce que je peux vous dire, c’est que nous, aujourd’hui, on est au taquet de ce qu’on peut faire au niveau financier mais aussi réglementaire. On est au taquet de notre budget, au taquet du salary cap. On maximise les règlements que nous imposent la Ligue et le droit du travail. On ne peut guère faire mieux. Quand on m’a confié, il y a dix ans, la responsabilité de la politique sportive de ce club, à un moment d’ailleurs, je le rappelle pour les néo-supporters du Michelin, où le club végétait en fin de classement du Top 14, on ne m’a pas demandé de faire du glamour, du bling-bling. On m’a simplement demandé de faire le maximum possible avec les moyens qui nous étaient donnés."
Quand on m’a confié, il y a dix ans, la responsabilité de la politique sportive de ce club, à un moment d’ailleurs, je le rappelle pour les néo-supporters du Michelin, où le club végétait en fin de classement du Top 14, on ne m’a pas demandé de faire du glamour, du bling-bling.
"Les moyens sont limités, contrairement à ce que beaucoup de gens peuvent laisser croire. Il suffit d’aller voir sur le site de la Ligue de Rugby. Si on me demande demain de prendre des risques financiers qui mettraient en péril le club, c’est non. Si on me demande demain de contourner ou de travestir les règlements de la Ligue ou du droit du travail, ce sera non. Si on me demande demain de travailler sur des valeurs qui ne sont pas les miennes, ce sera non. On ne fera pas n’importe quoi pour essayer de gagner des titres. Maintenant, s’il y a des gens bien intentionnés, comme je peux en entendre à droite ou à gauche qui ont de bonnes solutions, ils peuvent faire comme pour l’équipe de France : envoyer un CV avec photo à Eric de Cromières au stade Michelin."