L'association Les Francas, mouvement d'éducation populaire, animait jusqu'à présent les temps d'activité périscolaire. Elle vient de perdre l'appel d'offre déposé par la Ville de Cherbourg-en-Cotentin.
L'accompagnement socio-éducatif est-il un secteur comme les autres ? Les salariés des Francas qui manifestaient ce mardi dans les rues de Cherbourg sont convaincus du contraire. Et pourtant, les règles du marché s'appliquent bien à cette activité : la Ville du nord-Cotentin, comme les autres, est tenue de mettre les différents acteurs en concurrence dans le cadre d'un appel d'offre. Et c'est l'UFCV qui a remporté le dernier au détriment de l'association Les Francas, mouvement d'éducation populaire qui s'occupait jusqu'à présent de l'animation des temps périscolaires et intervenait auprès de centaines d'enfants dans l'agglomération.
"On n'est pas un marché comme les autres, on est là pour faire de l'éducation populaire pour apporter des valeurs et on véhicule des choses", plaide Bertrand Lefranc, délégué CGT Francas de la Manche, "chaque association d'éducation populaire met en avant des choses auprès des enfants. Aujourd'hui, on nous met en concurrence comme on met des plombiers en concurrence".
Si les actuels salariés des Francas à Cherbourg devraient conserver leurs emplois au sein de l'association ayant remporté le "marché" de l'animation, ils en ont également assez de voir leur statut et leurs acquis sociaux chamboulés au fil des différents employeurs déterminés par les appels d'offre successifs.
L'association « Les Francas » a déposé un référé devant le tribunal pour contester le choix de la Ville de Cherbourg. La décision de justice devrait être rendue la semaine prochaine.
Reportage de Sylvain Rouil et Gildas Marie
Intervenants:
- Manuel Alvaro, délégué CFDT Francas
- Bertrand Lefranc, délégué CGT Francas de la Manche
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