En 2014, l'entreprise Koyo décidait de transférer les activités de son site de Moult à Vierzon. Ses salariés normands ont été licenciés. Ils dénonçaient ce mercredi devant les prud'hommes à Caen leur licenciement mais également les souffrances entrainées par les méthodes de leur ancien employeur.
En novembre 2015, une de nos équipes était venue rencontrer les salariés de Koyo à Moult. Malgré l'usine vide, ils gardaient espoir. Le tribunal administratif d'Orléans venait d'annuler l'homologation du plan social les concernant. Ilqs espéraient alors êre réintégrés.
En juin 2014, l'entreprise Koyo, filiale du japonais JTekt, avait décidé de procéder à une Transmission Universelle de Patrimoine: les machines servant à fabriquer des pièces pour l'aéronautique avaient été transférées 400 km plus loin, à Vierzon, pour usiner des pièces automobiles. Les salariés, eux, avaient été licenciés. La décision du tribunal administratif n'a rien changé.
Trois ans après, la page n'est toujours pas tournée. Les ex-salariés de Moult avaient rendez-vous ce mercredi devant le Conseil des prud'hommes de Caen pour contester leur licenciement (ils demandaient une requalification en "licenciement sans cause réelle et sérieuse" contre "sauvegarde de compétitivité" initialement) mais aussi demander des comptes pour les souffrances occasionnées par les méthodes employées par leur ancien employeur. "C'est la première fois en 20 ans que je demande des dommages et intérêts pour manquement à l'obligation de sécurité par l'employeur puisque les conditions de fermeture ont été épouvantables", explique leur avocate, Me Elise Brand.
Ces conditions, l'un des ex salariés les a dénoncées dans une lettre avant de se donner la mort le 11 janvier dernier. Ses anciens collègues ont assisté à ses obsèques après l'audience, ce mercredi après-midi. La décision du Conseil des prud'hommes sera rendue le 5 avril prochain.
Reportage de Jérôme Raguenau et Jean Barrère
Intervenants:
- Eric Maillefer, délégué CGT Koyo
- Elise Brand, avocate des ex-salariés de Koyo