Elles sont faites de papier froissé et de bambou, elles ont conquis la planète entière. "Aussi mobiles que des papillons, les chōchin du Japon" évoquent l'histoire des cèlèbres lanternes. Dans le cadre de l'exposition le musée des arts décoratifs de Bordeaux accueillait un atelier de création.
Avec l'exposition "As movable as butterflies. Les chōchin du Japon", le musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux lève le voile sur les techniques de confection du chōchin, art ancestral japonais.
Ce savoir-faire séculaire est reproduit à l'identique, le temps de l'exposition avec la reconstitution de l'atelier des frères Kojima. Venus tout droit de Kyoto, cette dixième génération d'artisan a fait le voyage pour construire in situ, une lanterne monumentale. Shun Kojima explique ici, la place et la fonction de chaque membre de sa famille.
Moi par exemple, je suis chargé de couper les bambous. C'est mon grand-père qui m'a transmis ce savoir-faire. Mon petit-frère est spécialisé dans le collage du papier, et mon père qui est resté au Japon, dessine sur ces papiers"
Le chōchin, un véritable objet culturel
Cette lanterne faite de bambou et de papier , est commercialisée dans le monde entier depuis une quarantaine d'années par de grandes chaînes d'ameublement. Principalement connu pour sa fonction de luminaire, le chōchin est en réalité un véritable objet culturel, un art séculaire constitutif de l'identité culturelle japonaise. Il y a 1000 ans, les Japonais s'en servait pour éclairer leur chemin, à la bougie.Cette invention qui date du onzième siècle était vouée à disparaitre ; elle refait surface dans les années 50 grâce à l'artiste Isamu Noguchi. Le designer américain d'origine japonaise l'a remise au goût du jour en 1953, avec la création d'une collection qu'il intitule Akari (qui signifie lumière et légereté en japonais), qui, comme il les décrivait, étaient aussi "mobiles que des papillons". Le succès sera planétaire.
Reconnu comme artisanat traditionnel
La fabrication du chōchin a été reconnue "artisanat traditionnel" par le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie japonais. Le matériau utilisé, le washi, est fabriqué à partir d'écorce de mûrier, qui, lui même est classé au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.Toute l'histoire des chōchin est à découvrir jusqu'au 19 mai 2019 au musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux. Des objets, des estampes, des photographies ainsi que des films retracent de manière poétique leur évolution et leur place dans les rituels japonais.