Avec un cotisant pour 2,6 retraités, le système de retraite des agriculteurs est loin de l'équilibre. Avec la réforme, les cotisations devraient augmenter, et parallèlement, certaines pensions seraient revalorisées. Mais la Mutuelle sociale agricole admet que l'équilibre n'est pas pour demain.
C'était une revendication de longue date des syndicats agricoles: instaurer un minimum pour les pensions des agriculteurs. A l'heure actuelle, certaines retraites ne dépassent pas 600 euros par mois, même après une carrière complète, notamment chez les femmes ayant le statut de "conjoint collaborateur".
855 euros par mois en moyenne
Pour les chefs d'exploitation et leurs conjoints collaborateurs, c'est-à-dire pour tous les agriculteurs en dehors des ouvriers agricoles salariés, la pension moyenne s'élève à 855 euros par mois, selon les chiffres de 2017 de la Mutuelle sociale agricole.
Proportionnalité des pensions en fonction des cotisations
Avec la réforme, certaines pensions devraient augmenter, car désormais les retraites des agriculteurs seront proportionnelles aux cotisations versées, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici pour certaines tranches de revenu. Ainsi, chez les agriculteurs gagnant entre 8000 et 18 000 euros par an, ce qui concerne la majorité de la profession, les points de retraite glanés sont identiques, alors que chacun n'a pas cotisé autant.
La FNSEA réclamait qu'on applique un principe de proportionnalité à cette tranche de revenu, comme c'est le cas pour les autres tranches.
Déficit structurel durable
Reste que le système de retraite des agriculteurs est largement déficitaire, avec un actif pour 2,6 retraités, ou 1 actif pour 3 retraités si l'on inclut les agriculteurs salariés. La réforme prévoit donc d'augmenter le niveau des cotisations pour les aligner sur celles du régime générale. Mais le déclin du nombre d'agriculteurs, au fil des ans, ne permet pas d'envisager un retour à l'équilibre.
Reportage de Myriam Thiébaut et Vanessa Fize