Sur la côte nord-finistérienne, il existe une vague qui fait le bonheur des bodyboarders. Eloignée de la côte, elle est restée longtemps méconnue. Annaëlle se mérite. On y organise désormais une compétition.
« Mais où elle-est exactement ? » Question ressassée par de nombreux amateurs bretons de glisse. Ils en ont entendu parler… ont croisé quelqu’un qui connaît quelqu’un qui croit que… Mais où se cache-t-elle ? Pour l’apercevoir de la côte, il faut des jumelles et guetter le moment adéquat.
Ce sont d’ailleurs des surfeurs du coin qui, à force de l’observer, se sont décidé un beau jour à aller y voir de plus près. Malgré l’omniprésence des rochers, oui, la vague pouvait être un terrain de jeu. Ils l’ont baptisée « Annaëlle », et l’ont fréquentée assidument.
Mais comme les cueilleurs de champignons, les surfeurs rechignent à dévoiler leurs bons coins. Ils protègent leurs pépites. Annaëlle a donc conservé son mystère pendant de longs mois. Pour lui rendre visite, il faut se rendre sur une plage de Lampaul-Ploudalmézeau, embarquer dans un canot et mettre le cap sur un îlot. Là, au nord-est, si la houle est suffisante et bien orientée, on ne peut pas rater Annaëlle. La mise à l’eau s’avère délicate, au milieu des rochers : elle possède le caractère rugueux du littoral nord-finistérien, et ses flancs n’autorisent que le bodyboard.
Au fil du temps le secret s’est éventé. Les « inventeurs » d’Annaëlle en ont pris leur parti : ils ont alors créé une compétition, le « Annaëlle Challenge ».
Taillée à la mesure de la demoiselle. C’est le principe de la « waiting period » qui est retenu : les organisateurs, Tomahawk Bodyboard Surf Club de Landunvez, s’offrent un délai de deux mois, à l’automne, la meilleure période, pendant laquelle ils guettent les conditions météorologiques. Lorsque la fenêtre idéale se présente, ils lancent l’épreuve avec un préavis de trois jours, juste le temps nécessaire pour alerter les vingt concurrents invités et leur permettre de rejoindre le caillou.
Pendant deux jours, ces bodyboarders français et étrangers vivent pleinement leur passion, coupés du monde, sans autre préoccupation que voir et profiter d’Annaëlle. Pour la troisième édition, qui s’est achevée le 22 octobre 2012, c’est le champion basque espagnol Alex Uranga, un pro, qui s’est imposé.