Qu'est-ce que représente le mouvement identitaire Jeune Bretagne?

Le mouvement identitaire breton organise un débat sur le thème "Que faire face à la crise sociale européenne ?", à Chartres de Bretagne (35). Créé en 2008, Jeune Bretagne entend défendre la Bretagne sous des dehors solidaires et écolos. En réalité, ce mouvement a des relations avec l'extrême droite.

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Ils sont entre 220 et 250 personnes à Chartres de Bretagne, près de Rennes pour participer à la journée de réflexion organisée par Jeune Bretagne, un mouvement créé le 19 août 2008. Son président Yann Vallerie, ancien militant des mouvements nationalistes bretons Emgann, puis Adsav explique qu'il y a des Français, des Italiens, des Flamands et des Occitans. Jeune Bretagne a choisi Chartres de Bretagne, car c'est un "lieu symbolique de l'échec des politiques", sous-entendu, les difficultés que traverse aujourd'hui, PSA-La Janais, entreprise implantée sur cette commune. Jeune Bretagne est pour les nationalisations et voudrait interdire les licenciements.

Le débat a commencé vers 14h dans une ferme pédagogique, louée pour l'occasion, il y a Guillaume Faye, de Casa Pound, Serge Ayoub, du Parti Socialiste Unitaire National-Européen (PSUNE), Riposte Laïque ou encore Martial et Richard Roudier. A 15h, une contre-manifestation a été organisée dans le centre-ville de Chartres. Yann Vallerie a déploré cette initiative : "c'est une drôle de conception de la démocratie". 

Un mouvement nationaliste créé en 2008

D'après Georges Cadiou, spécialiste de l'extrême-droite en Bretagne,  "le sigle Jeune Bretatne existait déjà dans les années 70, c'était Bretagne action, qui développait déjà cette idéologie ethno-régionaliste d'extrême-droite".  "Ils ne font que répéter l'histoire en se rattachant à ce qu'était le PLB à la fin des années 30 et pendant l'occupation. On connaît les dérives pendant cette période", ajoute-t-il.
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Aujourd'hui et depuis la création du mouvement, Yann Vallerie est le président de Jeune Bretagne, il est assisté de Mickaël Prima, ancien militaire français, issu du Bloc Identitaire, qui gère le siège de Jeune Bretagne, Ti-Breizh, à Guerlesquin. Le principal propriétaire de Ty Breizh, Philippe Millau, cadre issu du Front national (FN), du MNR et du Bloc Identitaire, par ailleurs co-responsable de Jeune Bretagne a décidé de vendre les bâtiments de Guerlesquin. Selon le Télégramme, "son propriétaire envisage d'investir dans une web-TV nationaliste". Le mouvement était associé au Bloc identitaire jusqu’en mars 2012.

150 membres 

Aujourd'hui, Jeune Bretagne revendique 200 membres, ils seraient 150 en réalité.
 Sur son site, le mouvement se présente comme suit : "Association qui découle à l’origine d’un rassemblement de Bretonnes et de Bretons sensibles à leur identité régionale, nationale et européenne". Selon Wikipédia, si le concept d' "identité" est central dans le mouvement Jeune Bretagne, celui-ci n'a jamais été défini précisément et reste sujet à interrogations : "on ne peut savoir s'il s'agit de l'identité bretonne, de l'identité française, de l'identité européenne, de l'identité païenne ou de l'identité judéo-chrétienne". Sur leur site Internet, les fondateurs de Jeune Bretagne indiquent qu'être militant de Jeune Bretagne, "c’est défendre en toute circonstance, dans son engagement militant, associatif ou syndical, mais aussi dans son comportement quotidien, notre triple identité bretonne, celtique, européenne dont [ils sont] les détenteurs". 

Contre la viande halal, contre l'islamisation...

L'objectif de Jeune Bretagne est d'abord de former des jeunes au militantisme de terrain et d'organiser des actions spectaculaires, qu'ils filment. Jeune Bretagne a par exemple organisé des manifestations contre l'abattage rituel halal, dans la lutte contre l'immigration (voir la vidéo), ou en menant des projets liés à la défense de l'environnement ou à l'enseignement du breton. Ils publient systématiquement les vidéos de ces actions sur leur site.
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Inconnu du grand public

En réalité, le mouvement Jeune Bretagne reste encore peu connu du grand public. Il a présenté plusieurs candidats aux dernières élections, sous des noms de listes, comme "Rassemblement des droites populaires et identitaires" et "Bretagne, nous avons foi en toi". Leurs scores restent confidentiels et ils n'ont pas d'élu à ce jour. Lors des élections législatives de 2012, Jeune Bretagne avait présenté dix candidats, sous l'étiquette "Bretagne, nous avons foi en toi" : Yann Vallerie, le président du mouvement s'était présenté dans la quatrième circonscription du Finistère, il avait obtenu 0,58 % des suffrages.

Jeune Bretagne en lien avec d'autres organisations européennes

Le mouvement entretient des liens avec l'organisation néo-fasciste CasaPound et la Ligue du Nord en Italie. Le mouvement a plusieurs fois reçu des représentants de la Lega Norde, et quelques membres de Jeune Bretagne se sont formés auprès de Casa Pound, lors de voyages en Italie. Jeune Bretagne connaît aussi très bien le mouvement hooligan, certains de leurs représentants, comme Yann Vallerie, ont manifesté contre l'islamisation avec le mouvement anglais, de l'English Defence League. 


Jeune Bretagne entretient aussi des relations avec le Vlaams Belang, le parti nationaliste flamand d'extrême droite, dont la branche jeunesse a été invitée à organiser son université d'été à Guerlesquin, selon le Télégramme. Le quotidien rappelle que ce parti avait provoqué un énorme scandale, en juin 2012, "quand trois de ses militants avaient forcé des enfants, qui participaient à un barbecue halal dans leur école, à manger des saucisses de porc".

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