C'est un soulagement pour les victimes, qui craignaient de voir un nouveau report du procès de Jacques Servier. Le tribunal a rejeté un argument de procédure de la défense et a décidé de "joindre les autres incidents au fond". Une instruction sur cette même affaire est en effet en cours.
"C'est une victoire pour les victimes mais qui risque d'avoir un goût amer", a réagi l'un des avocats des parties civiles, Me Jean-Christophe Coubris, qualifiant le procès de Nanterre de "danger" pour l'instruction menée parallèlement à Paris. Hier à la fin du premier jour d'audience, les avocats de Jacques Servier avaient justifié leur recours: "Nous sommes dans une situation procédurale absolument aberrante (...) Il y aura effectivement un procès, mais pas ici, pas celui-là, pas comme ça", avait affirmé Me Hervé Temime. L'avocat estime que son client, déjà mis en examen, ne peut pas être jugé à Nanterre tant que l'instruction qui se déroule à Paris notamment pour les mêmes faits n'est pas bouclée.
La porte-parole des laboratoires Servier, Lucy Vincent, a affirmé quelques minutes avant la reprise de l'audience prévue à 13H30 que M. Servier, 91 ans, ne serait pas présent mercredi. "Malheureusement son cardiologue lui a interdit de venir aujourd'hui", a-t-elle dit devant quelques journalistes, précisant qu'il comptait "faire le maximum" pour être présent au procès afin de "montrer son respect envers les victimes et envers le tribunal".
Un soulagement pour les victimes
Le Médiator, un médicament des laboratoires Servier conçu contre le diabète, a été prescrit jusqu'en 2009 comme un médicament coupe-faim. Il pourrait avoir causé entre 1 300 et 1 800 morts par une défaillance des valves cardiaques.
Jacques Servier, âgé de 91 ans, s'est présenté "affaibli" à l'ouverture de l'audience. Il a rapidement demandé à quitter la salle "pour des raisons de santé". "Il est malade. Il va revenir demain", assurait Lucy Vincent, porte-parole des laboratoires.
Les victimes craignaient que le procès de soit de nouveau reporté et que Jacques Servier ne soit pas jugé. "Servier est âgé et la date d'un procès n'est pas indifférente car d'un côté on a un vieil homme qui peut ne pas être présent le jour de son procès et de l'autre des victimes très malades qui, elles aussi, ne sont pas sûres de tenir jusqu'à une date de procès" s'inquiètait Irène Frachon.