Semaine de 4,5 jours : une facture salée pour Saint-Guinoux (35)

Cette commune de l’arrière-pays malouin a fait le choix, dans la douleur, de passer à la semaine de 4,5 jours dès cette année. Coût de l'opération : 30 000 euros !

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Saint-Guinoux (35) est un petit village planté dans la campagne, entre Dol-de-Bretagne et Saint-Malo. Un petit millier d’âmes, 133 élèves inscrits à l’école, un chiffre en hausse de 80% en deux ans.

Ici la mairie a décidé de se lancer dans le grand bain de la semaine à 4 jours et demie dès cette rentrée. « Un véritable casse-tête, avoue le maire, Pascal Simon. On a tenu des réunions tout le printemps dernier avec les enseignants, les parents, les éducateurs. Par contre l’Education nationale n’a pas vraiment aidé ».

La formule retenue, pour les enfants du CP au CM2 : des ateliers ludiques, les lundi, mardi, jeudi et vendredi, et assurés par des animateurs. A partir de 15h30, nouvel horaire de fin de l’école, les élèves s’adonneront tour à tour au plaisir du livre, au plaisir de jouer ensemble, au plaisir des arts visuels, à l’éveil musical, et même à la langue gallèse, pour les CM2.

Un casse-tête à 30 000 euros

Une formule qui coûte cher, mais assumée par l’équipe municipale. « Avec les échéances électorales en mars 2014, explique Michel Simon, et donc peut-être une nouvelle équipe municipale, on s’est dit que ce serait encore plus compliqué de mettre en place une nouvelle organisation pour la rentrée 2014. En plus, l’avantage est que les animateurs sur la région étaient assez disponibles, ce sera sûrement moins le cas l’an prochain quand les autres communes de la région feront appel à eux».

Coût de l’opération : environ 35 000 euros. Il a fallu aménager des locaux (10 000 euros), acheter de l’équipement (3 000 euros), prévoir aussi des frais de transport pour amener les enfants au SIVU (centre de loisirs) le mercredi après-midi (2 000 euros), puisqu’ils seront désormais à l’école le mercredi matin…

Surtout, la masse salariale explose. Il va falloir désormais rémunérer des intervenants extérieurs pour les ateliers (10 000 euros) et une partie du personnel communal a vu ses contrats réévalués pour l’accompagnement et l’encadrement des enfants (10 000 euros).

Un budget énorme pour une commune rurale telle que Saint-Guinoux. Atténué, heureusement, par la subvention de l’Etat (50 euros par élève).

Le maire s’est engagé à ne rien faire payer aux parents. Par contre, ceux-ci devront être rigoureux sur les horaires. A 16h30, ils devront aller chercher leur enfant dans les ateliers. Sinon, les enfants seront conduits à la garderie et le service sera facturé.

Les parents plutôt convaincus

En somme, chacun devra y mettre du sien. En ce jour de rentrée, les parents semblaient plutôt convaincus par cette organisation. « Les ateliers en fin de journée vont leur faire du bien. Ils vont évoluer dans un espace plus créatif. Et pour nous parents, ça change rien, on vient les chercher à 16h30 comme avant ».

Pour Catherine Etraves-Le Hesran, artiste-peintre locale et qui prend en charge les ateliers d’art visuel, c’est également une valeur ajoutée. « Moi je ne suis pas enseignante et je n’ai pas l’intention de prendre la place d’un instituteur. L’idée est de les mettre face à une feuille blanche,  leur montrer des possibilités et laisser place ensuite à leur imaginaire ».

A la mairie, on s’estime encore en phase de rodage. Un cahier de liaison a été mis en place dans chaque atelier pour faire le lien entre parents et animateurs. Pour y écrire ses griefs ou ses encouragements. On mise sur le dialogue pour rectifier le tir au fur et à mesure.

Dernière crainte maintenant pour la mairie, qui se sait espionnée par les communes voisines : que personne ne vienne piquer les animateurs l’an prochain, à coup de surenchères. Dans un an, tout le monde devra avoir adopté les nouveaux rythmes scolaires.

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