Hollande en Auvergne : priorité aux éleveurs

En déplacement au salon de l'élevage de Cournon d'Auvergne, François Hollande a tenté de rassurer des éleveurs inquiets, parfois véhéments, et s'est engagé à leur donner la priorité dans la future politique agricole commune (2014-2020).

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Sifflé, parfois hué lors du Sommet de l'élevage près de Clermont-Ferrand, le président avait jusqu'ici reçu un accueil plutôt chaleureux lors de ces rendez-vous paysans. Ce fut ainsi le cas au Space, le salon des productions animales, à Rennes l'an dernier et au salon de l'agriculture cet hiver. Entre-temps, le climat s'est tendu avec cette profession, traditionnellement peu favorable à la gauche dans les urnes.
L'élevage enchaîne les crises : le lait, le porc, les oeufs et la filière volailles. Ces secteurs sont acculés par les hausses de charges et souffrent d'un manque de compétitivité.

"Pas assez payés"

"On ne peut plus vivre, on ne lui fait plus confiance. On craque on n'est pas assez payés. On a trop de charges", affirme un éleveur laitier devant les journalistes.
Accompagné par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, un de ses proches, François Hollande a dit comprendre l'attente. "Je suis interpellé, c'est normal. C'est une profession qui a beaucoup de difficultés, l'agriculture, l'élevage. C'est bien normal qu'ils viennent directement me le dire. Je suis là pour ça pour entendre
et donner des réponses".

Et des réponses, il a tenté d'en apporter lors d'un discours sur l'application de la future Pac, plutôt bien accueilli par le public. "La première priorité sera de soutenir l'élevage", "près d'un milliard d'euros" seront réorientés vers l'élevage, a déclaré le président de la République. Au total, ce sont, chaque année, 800 millions d'euros qui seront réorientés vers l'élevage, soit un gain pour l'éleveur qui pourra aller jusqu'à 30%.

Une PAC plus juste

De nombreuses aides allouées aux productions animales augmenteront. Par ailleurs, le président a tranché sur deux points symboliques de discorde. Il a en effet annoncé une convergence des aides "progressive à partir de 2015" qui "atteindra 70%" en 2019. C'est-à-dire que chaque agriculteur devra toucher au moins 70% de la moyenne nationale par hectare, qui est aujourd'hui de 268 euros. Il s'agit de mettre fin aux disparités et aux références historiques, certains agriculteurs touchant 375 euros à l'hectare quand d'autres reçoivent à peine 150 euros. La FNSEA, le syndicat majoritaire des agriculteurs, réclamait une convergence à 60%, d'autres à 100%.
"J'ai choisi aussi de surdoter les 52 premiers hectares des exploitations", a ajouté le président, une proposition à laquelle s'opposait fermement la FNSEA. Cette surdotation, ou "redistribution" de primes majorées aux premiers hectares, est destinée à soutenir les petites et moyennes exploitations, les élevages donc, souvent riches en emploi.
"C'est à la fois des mesures plus justes" qui répondent "à l'objectif qu'on s'était fixé, rééquilibrer vers l'élevage, sans déséquilibrer l'ensemble de l'agriculture", a complété Stéphane Le Foll à l'issue du discours. "C'est donc une PAC plus juste et en même temps c'est un choix pour maintenir des agriculteurs, l'emploi à l'agriculture et des agriculteurs et des paysans", a ajouté le ministre de l'Agriculture. Le gouvernement avait déjà clairement dit qu'il souhaitait que la nouvelle Pac soutienne l'élevage et l'emploi alors que La France compte quelque 200.000 éleveurs et 200.000 salariés de l'agroalimentaire liés à cette production.

Les contents et les déçus

Dans la soirée, les Jeunes Agriculteurs ont "favorablement" accueilli ces annonces. "Il y a du compromis dans cet arbitrage(...). Mais ce compromis nous l'acceptons car en actant en faveur d'une majoration des premiers hectares (...) François Hollande envoie un vrai signal aux actifs agricoles", ajoute le syndicat minoritaire.
Même son de cloche à la FNSEA. Son président Xavier Beulin a relevé dans une vidéo postée par le syndicat "la volonté d'avoir une agriculture compétitive, performante"
et la "volonté pour conforter l'élevage en France". "Nous sommes d'accord avec lui", a-t-il dit.

Le député européen José Bové, ancien dirigeant de la Confédération paysanne, estime lui qu'"Hollande se couche devant la FNSEA" et qu'il a "esquivé" la question environnementale.
"On est déçus", affirme aussi Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. "On prend peu à ceux qui ont beaucoup et on redistribue peu". La France, premier bénéficiaire de la PAC, dispose de 63,7 milliards d'euros pour les sept prochaines années (2014-2020) au service de son agriculture, soit 7,7 milliards d'aides directes (premier pilier) à répartir chaque année, plus 1,2 milliard d'aide au développement rural (2e pilier).

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