Comment un chauffeur-routier breton est dévenu sous préfet?

Parti d'un CAP de chauffeur routier, le sous-préfet Bruno André, originaire du Finistère est aujourd'hui directeur de cabinet du préfet du Rhône. "Je ne faisais rien à l'école", explique ce Breton, fils de gendarme et d'une ouvrière textile, qui est "allé péniblement jusqu'en seconde".

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Bruno André a commencé par être chauffeur-routier. Il a très vite quitté son emploi, poussé par sa "curiosité" et son goût de la "découverte". Après quelques mois de formation en menuiserie en Allemagne, il monte avec un ami carreleur une petite entreprise de vérandas en Bretagne. "J'ai appris la maçonnerie, le carrelage, l'électricité", résume ce touche-à-tout, cheveux bruns et silhouette svelte. Mais il "bute sur le côté administratif et comptable du métier". A 24 ans, il se lance alors dans une capacité en droit à Rennes. Pour pouvoir vivre, il passe aussi le concours de gardien de musée. Au Château de Versailles la nuit, à la fac le jour. Il gagne surtout de mettre un pied dans la fonction publique. 


"Les études, ça m'a pris dix ans"


"Au départ, l'objectif était d'acquérir un niveau, mais assez vite j'ai oublié pourquoi j'étais là, j'ai commencé à regarder par dessus la barrière et je me suis dis: pourquoi pas moi", confie ce père de deux garçons. Il se retrouve agent de bureau au ministère de la Culture. Sa licence en poche, il devient secrétaire administratif, puis quatre ans plus tard, attaché d'administration à la direction des Affaires juridiques du ministère de l'Education nationale, en 1991. Il intègre ensuite le service juridique du ministère de la Jeunesse et des Sports, où il travaille sur "le projet de loi antidopage".


Sous préfet depuis 2007

Après un passage au rectorat de Nantes, cet amateur de ski et de course automobile décroche en 2001 le concours d'inspecteur de la Jeunesse et des Sports. Toujours poussé par la "curiosité", il devient en 2005 chargé de mission au Secrétariat général pour les Affaires régionales (SGAR) dans le Pays de la Loire. "D'où je venais, attaché d'administration pour moi c'était le summum", confie celui qui "même dans ses rêves les plus fous, n'imaginait pas un jour devenir sous-préfet". Il postule pourtant. Et se "retrouve sous-préfet presque par hasard", en octobre 2007 à Toulouse, où le préfet n'est autre que Jean-François Carenco, l'actuel préfet du Rhône, séduit par son "profil atypique". Il est alors chargé de la politique de la Ville où son "côté terrain" et son "parcours" l'aident "pour aller dans les quartiers et avec les chefs d'entreprises".


Il valide tous les ans son permis poids-lourds


Nommé sous-préfet à Issoire (Puy-de-Dôme) en 2009, ce haut-fonctionnaire qui ne juge "pas imaginable" de bouger sans sa famille, rejoint le cabinet du préfet Carenco à Lyon en mars 2012. Sa carrière prouve, assure-t-il, que "l'ascenseur social, ça marche". "Ça va demander plus d'efforts, c'est plus long et il faut en avoir envie", dit M. André, soulignant
que "la mobilité" lui a "donné un sacré avantage". Même si aujourd'hui il voudrait que son "parcours atypique" soit "gommé", car il "occupe la fonction comme un autre", il reconnaît s'en être aussi servi. Le sous-préfet continue chaque année, à valider son permis poids lourds. "Ça peut servir en cas de galère".
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