Glamour et camping, ça donne glamping, une nouvelle tendance de tourisme de plein air alliant confort, nature et respect de l'environnement tout en sortant des sentiers battus pour proposer des vacances atypiques aux campeurs plutôt aisés. Exemples dans le Finistère.
Ce concept, hérité des lodges coloniaux asiatiques et africains, où l'on troque arceaux et autres sardines, sac de couchage et matelas gonflable pour un nid douillet en pleine nature, mais avec le confort et parfois le luxe d'une chambre d'hôtel ou d'un gîte, est apparu il y a une dizaine d'années au Royaume-Uni. En France, il a rapidement été adopté par des établissements ne bénéficiant pas forcément d'une situation géographique très attractive, mais souhaitant attirer une nouvelle clientèle plutôt aisée et exigeante. Il se décline en tentes, tipis, roulottes ou cabanes dans les arbres, mais le chic et le confort en plus.
Tout est fourni
Clara Romé et Cyrille Giroux élèvent dans la campagne bretonne, près de Scaër, au pied des Montagnes noires, sur 72 hectares, une quarantaine de vaches laitières bio, trois cochons, deux moutons, des poules et des lapins, mais gèrent aussi cinq grandes tentes pouvant accueillir jusqu'à 6 personnes chacune. A l'intérieur, tout y est: une literie digne d'un hôtel 4 étoiles avec d'épaisses couettes en laine et des draps soyeux, un salon avec un grand canapé, une cuisine, des WC et parfois même une douche... le tout, dans un esprit chaleureux, tout en bois naturel, rappelant les maisons de campagne d'autrefois avec poêle à bois et éclairage à la bougie pour encore plus d'authenticité. "Ca reste du camping, mais de la fourchette aux draps, tout est fourni", explique Clara, la jolie fermière de 36 ans.
"Maison originelle"
"Le fait qu'il n'y a ni électricité ni gaz contribue au sentiment de vie en plein air", témoigne aussi Mark Belloni, Hollandais de 38 ans. "Le glamping est de plus en plus populaire aux Pays-Bas, non seulement en tant qu'alternative au camping, mais aussi à la location d'un gîte, comme dans notre cas", assure ce directeur d'une entreprise du secteur de l'énergie, parfait exemple de la clientèle "citadine" et "plutôt aisée" attirée par ce type d'hébergement, selon Cyrille Giroux, 37 ans. "Le glamping c'est un retour à la maison originelle, mais avec tout le confort d'aujourd'hui, on est vraiment dans de la post-modernité", conclut Olivier Sirost, sociologue des loisirs et enseignant-chercheur à l'Université de Rouen."Toilés chic"
A une heure de Scaër, au domaine de l'Orangerie de Lanniron, à Quimper, ce sont des "toilés chic" qui ont fait leur apparition en début de saison. Il s'agit de tentes de type safari avec à l'intérieur tout le confort d'une chambre d'hôtel. "Elles sont destinées à une clientèle amoureuse de la nature qui n'a pas forcément envie de transporter tout son matériel mais qui souhaite retrouver le confort d'un vrai lit", témoigne Marie de Massol, propriétaire avec son mari François du site de 38 hectares, jadis résidence d'été des évêques de Quimper. "Ca marche bien", se félicite-t-elle. "C'est tendance et le côté évasion, mais aussi un peu insolite et atypique plait", assure-t-elle, disant vouloir développer le concept.Une étude d'OpinionWay, menée en 2013 indique que 29% des campeurs sont des CSP+.