Vote de confiance à Manuel Valls : que font les députés bretons ?

Grand Oral pour Manuel Valls. Le Premier ministre qui vient de remanier son gouvernement doit prononcer cet après-midi son discours de politique générale. Le 2e en moins de 6 mois. Alors qui va faire quoi chez les 27 députés bretons ? Nous leur avons posé la question.   

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Cinq mois et demi après sa nomination à Matignon, Manuel Valls revient donc devant les députés cet apres midi pour leur demander de nouveau la confiance. On sait que pour le gouvernement, la rentrée a été compliquée, avec les départs d'Arnaud Montebourg, de Benoit Hamon, d'Aurélie Filipetti. Et l'affaire Thevenoud, entre autres. Alors les socialistes vont-ils ou pas revoter la confiance comme un seul homme ? Va-t-on trouver en Bretagne des frondeurs ? C'est évidemment l'un des objets de ce tour d'horizon des 27 députés bretons.

Au PS, un seul député breton sort du rang


Au parti socialiste, la quasi-totalité des députés de la région s'apprêtent à voter la confiance. Corinne Erhel, Annie Le Houerou, Michel Lesage, Richard Ferrand, Gilbert Le Bris, Annick Le Loch, Jean-Jacques Urvoas, Jean-Luc Bleunven, Francois André, Nathalie Appéré, Marie-Anne Chapdelaine, Jean-René Marsac, Marcel Rogemont, Jean-Pierre Le Roch, Hervé Pellois, Gwendal Rouillard, apporteront leur soutien à Manuel Valls. Avec plus ou moins d'entrain. Echantillon.

Jean-Jacques Urvoas : "Bien sûr qu'on va l'avoir (la majorité lors du vote de confiance) mais est-ce qu'on mesure le caractère ridicule de la situation? Nous sommes socialistes, le Premier ministre est socialiste, le président de la République est socialiste, les Français ont voté aux législatives pour les socialistes. Et à chaque vote important à l'Assemblée nationale, on se pose la question de savoir si les députés socialistes vont soutenir le Premier ministre socialiste..." "Il faut trouver une fin à une escalade qui n'a pas de sens (...) Est-ce que la cacophonie est utile au pays? Je ne le crois pas"

Annie Le Houérou : "Il faut redonner de la confiance aux Français : aux entreprises qui créent de l'emploi, aux salariés et aux retraites qui consomment, aux jeunes qui attendent de nous des perspectives d'avenir. Cela commence par la large confiance que les députés accorderont demain au premier ministre. J'y apporterai ma voix. Le vote du 16 septembre doit démontrer la solidarité et la solidité de notre majorité."

Marcel Rogemont déclare : "le gouvernement est sur la bonne voie, reste des efforts à faire mais on fait mieux que la droite sur la réduction des déficits. Quant aux frondeurs, s'ils ne sont pas d'accord, qu'ils aillent au bout et votent contre. L'abstention, ce serait… faux cul… !"

Michel Lesage, député de la 1e circonsription des Cotes d'Armor, fait savoir lui "qu'il votera bien la confiance au gouvernement, ne souhaitant pas ajouter à la crise économique et sociale, une crise institutionnelle et politique"...

Viviane Le Dissez: "l'action du gouvernement s'inscrit dans la durée et implique une cohérence au sein de la majorité. Mais garantir une majorité cohérente à l'exécutif ne signifie pas signer un chèque en blanc au gouvernement."

Pour Nathalie Appéré, député maire de Rennes, c'est du devoir des parlementaires PS de soutenir Manuel Valls.

Chantal Guittet, en voyage à l'étranger nous écrit : "Je voterai après mûres réflexions la confiance, car je n'imagine pas souhaiter que la gauche réussisse, que nos valeurs de gauche se concrétisent dans la société, être dans la majorité et ne pas voter la confiance  au gouvernement. J'ai des divergences, je continuerai à les défendre et à faire en sorte d'infléchir certaines décisions."

Mais un homme a décidé de sortir du rang, Philippe Nogues, député du Morbihan. Il a décidé de s'abstenir. .


A gauche encore, un autre parlementaire s'abstient. Paul Molac, député écologiste apparenté UDB, ne votera pas.. "contre la confiance… pour ne pas ajouter à la confusion" précise t-il dans les colonnes de Ouest-France.

Trois députés ne nous ont pas (encore) répondu : Patricia Adam et Gwenegan Bui.


Pour l'opposition en revanche...


Pour trois des députés bretons de l'opposition, Gilles Lurton, Marc Le Fur, Philippe Le Ray, ce sera non à la confiance.

Gilles Lurton, député de St Malo par exemple …
"Pour ce qui me concerne, je ne voterai pas la confiance. Le Gouvernement s’obstine dans ses choix politiques et les quelques changements de façade auxquels il a procédé ne permettent pas, à mon avis, à notre pays d’engager les réformes de fond qui sont plus que jamais nécessaires. Je ne doute pas que le premier Ministre fera demain beaucoup d’annonces de réformes. Il l’avait déjà fait lors de sa nomination et de son premier discours de politique générale au printemps dernier. Depuis, rien n’a changé et je dirai même que la situation n’a fait que s’aggraver… Les récentes affaires concernant les déclarations d’impôts de Monsieur Thévenoud ne font que décrédibiliser ce gouvernement auprès des Français. Malheureusement, toute la classe politique en subi les conséquences alors que la plupart des élus locaux et parlementaires font leur travail consciencieusement et avec beaucoup d’intégrité.

Philippe Le Ray, encore : "Je voterai contre la confiance à M. Valls. Assez d’effets d’annonce, toujours plus de dépenses mais où allons-nous ? quelles sont les mesures pour réduire la dette ? relancer l’économie ?

Quant à Isabelle Lecallenec et Thierry Benoit, ils disent vouloir attendre le discours du Premier ministre avant de se prononcer.
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