Vannes : 10 ans de prison pour avoir tué son codétenu qui ronflait

Un homme de 42 ans a été condamné mercredi à dix ans de prison par la cour d'assises du Morbihan pour avoir tué son codétenu, au motif que ce dernier ronflait trop fort. Les faits s'étaient déroulés dans une cellule de la maison d'arrêt de Vannes, le 21 avril 2010.

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Durant le procès, l'accusé a nié toute violence sur son codétenu, un homme avec qui il a assuré qu'il s'entendait "bien".

La victime ronflait trop

Sous traitement médical, la victime ronflait fort, ce qui aurait provoqué de l'animosité avec d'autres voisins de cellule. L'accusé aurait ainsi proposé à la victime de le rejoindre dans la sienne. L'accusé, titulaire d'un CAP de boulangerie, vivant encore chez ses parents, avait déjà été condamnés pour des faits de conduite en état d'alcoolémie, de vols et de violences. Les experts ont décrit un homme susceptible d'être impulsifs et agressif.

"Son mal de dos persistant, ses problèmes de sommeil, alliés à l'absorption importante de médicaments auraient pu conduire l'accusé à être victime d'un état paradoxal, entraînant une pulsion agressive dont il ne se souvient pas", a estimé un expert en addictologie lors du procès.

La défense a plaidé sans relâche l'acquittement, mettant en doute le mobile et les causes de la mort, attribuées à une strangulation.

La cour d'assises n'a pas entendu ses arguments. Elle a requalifié le meurtre en violences volontaires ayant entraîné la mort, et condamné l'accusé à 10 ans de réclusion.

Son avocate fait appel

Son avocate, Sylvie Adde-Daniel, a indiqué à un correspondant de l'AFP avoir fait appel jeudi, estimant "qu'à aucun moment, l'accusation n'a été capable de démontrer comment mon client avait procédé pour tuer son codétenu""Des incertitudes demeurent. Elles doivent profiter à l'accusé", a-t-elle dit, estimant que durant le procès, "tout semble avoir été fait pour dégager l'administration pénitentiaire de ses responsabilités".

Selon l'avocate, "tout laisse pourtant à penser qu'il y a eu une négligence ou défaut de surveillance", la victime ayant indiqué le soir de sa mort qu'elle souhaitait mettre fin à ses jours en glissant un petit mot sous la porte. "Le surveillant s'est borné à contrôler son pilulier et a confié la surveillance de la victime à mon client", a affirmé l'avocate. "Certes, les analyses toxicologiques effectuées sur la victime n'ont pas décelé de surdose médicamenteuse. Cependant, j'ai le sentiment qu'il s'est passé quelque chose, dans cette cellule, que l'on veut cacher", a-t-elle affirmé.
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