L'ancien secrétaire d'Etat PS et député breton, Kofi Yamgnane, a été placé en garde à vue mercredi matin dans le cadre de l'affaire de corruption qui a valu une mise en examen à Christophe Rocancourt, surnommé "l'escroc des stars".
Les juges Roger Le Loire et Charlotte Bilger, du pôle financier de Paris, soupçonnent notamment Cristophe Rocancourt d'avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser des situations administratives en lien avec des titres de séjour, selon une source proche du dossier.
Soupçonné d'avoir facilité une régularisation
Le Monde écrivait lundi que M. Yamgnane aurait été approché pour intervenir auprès des autorités françaises pour faciliter une régularisation. Il aurait accepté une enveloppe de plusieurs milliers d'euros pour intervenir en faveur d'une sans papiers marocaine.Elu maire de Saint-Coulitz (29) en 1989, Kofi Yamgnane est conseiller régional de Bretagne entre 1992 et 1997. En 1994, il devient conseiller général du Finistère puis en 1997, il est élu député. Il a été secrétaire d'Etat aux Affaires sociales et à l'Intégration de 1991 à 1992 puis à l'Intégration de 1992 à 1993 dans les gouvernements Cresson et Bérégovoy.
M. Yamgnane, qui possède la double nationalité française et togolaise, avait également tenté de se présenter à la présidentielle togolaise en 2010, mais sa candidature avait été rejetée par la cour constitutionnelle togolaise.
Christophe Rocancourt mis en examen
Dans l'affaire qui lui vaut d'avoir été placé en garde à vue, Christophe Rocancourt a été mis en examen le 9 octobre, notamment pour escroquerie, trafic d'influence actif et blanchiment de fraude fiscale, et placé en détention provisoire. Sa compagne, l'un de ses avocats, Me Marcel Ceccaldi, l'ex-patron du GIGN, Christian Prouteau, et un notaire ont également été mis en examen mais laissés en liberté.Christophe Rocancourt s'était rendu célèbre en se faisant passer dans les années 90 pour un héritier du milliardaire américain Rockefeller, abusant ainsi plusieurs stars de Hollywood. Il avait purgé cinq ans de prison aux Etats-Unis pour ces escroqueries.
En février 2012, il avait été condamné en France à 16 mois de prison, dont huit mois ferme, et 578.000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la cinéaste Catherine Breillat, à qui il avait extorqué plus de 700.000 euros.