Guingamp a pris une jolie option sur la qualification pour les seizièmes de finale en remportant 2 à 0 un match à l'ambiance électrique contre le Dinamo Minsk, lors de la 4e journée d'Europa League, hier au Roudourou.
Guingamp a conforté sa deuxième place du groupe K, avec 7 points, derrière les Italiens de la Fiorentina (10 points), tenus en échec (1-1) par les Grecs du Paok Salonique, troisièmes avec 4 points. Minsk est éliminé avec 1 point en quatre matches. Dans trois semaines, Guingamp recevra la Fiorentina, alors que Salonique tentera de l'emporter dans le froid bélarusse. Pour Guingamp, le bilan européen est plus que positif, avec une défaite, un nul et deux victoires en quatre matches.
Un démarrage laborieux
Guingamp a mis 20 bonnes minutes à entrer dans son match, commettant de nombreuses erreurs techniques sur une pelouse détrempée par les pluies abondantes de la journée.
L'entraîneur Jocelyn Gourvennec avait laissé Jérémy Pied sur le banc en début de rencontre, titularisant à nouveau Sambou Yatabaré, milieu défensif de métier, à un poste inhabituel de milieu latéral droit. En attaque, pour pallier l'absence du Danois Ronnie Schwartz, il a fait confiance à Christophe Mandanne, qui s'est beaucoup démené face à la puissante charnière bélarusse composée des deux Sergei, Kontsevoi et Politevich.
Yatabaré, Mandanne, Beauvue, trio gagnant
Le trio Yatabaré-Mandanne-Claudio Beauvue sur l'aile gauche, bien soutenu par Sylvain Marveaux, précieux dans l'orientation du jeu pendant l'heure qu'il a passée sur le terrain, a créé nombre d'occasions qui auraient dû permettre à Guingamp de tuer le match. Deux beaux centres de Yatabaré (26e, 28e) auraient mérité de se transformer en passe décisive, mais Mandanne a été devancé par le gardien sur le premier, et la tête de Beauvue sur le second a frôlé le poteau d'Alexander Gutor, qui n'avait pas bougé. La délivrance est venue tard en première période, sur une ouverture précise de Marveaux pour Mandanne. Malgré un bon contrôle, il a été repris par Politevich, mais Beauvue, qui avait bien suivi, a taclé le ballon dans les buts de Minsk (1-0, 44e).
Le second but à la 86ème minute
En deuxième période, Guingamp a laissé filer plusieurs balles de 2-0, notamment par Yatabaré qui a dévissé une reprise à quatre mètres du but (62e), et placé une tête trop molle une minute plus tard sur un bon centre du latéral Baissama Sankoh. Un peu avant, Mandanne, qui s'était joué de la défense de Minsk, avait vu son tir dévié sur le poteau par le gardien (58e). Mais il a finalement été récompensé de ses efforts à quatre minutes du terme en effectuant une magnifique reprise croisée, sur un centre de Beauvue (2-0, 86e).
Côté bélarusse, si l'équipe de Franck Dja Djedje, remplacé à la mi-temps, était effectivement venue pour jouer la gagne, elle a eu le plus grand mal à se créer des occasions, malgré les nombreux coups francs dans les trente derniers mètres concédés par les Bretons.
Vingt dernières minutes électriques
Le tournant du match aurait pu intervenir à la 55e quand, sur l'un des rares moments faibles de Guingamp, l'arbitre kazakh Artyom Kuchin a sifflé un penalty pour une faute de Christophe Kerbrat sur Chigozie Udoji. Jonas Lössl, qui n'avait eu jusque-là que quelques sorties aériennes sans grand danger à effectuer, s'est parfaitement détendu sur sa gauche pour détourner la frappe et préserver l'avantage. Les 20 dernières minutes étaient électriques entre des joueurs du Dinamo tentant le tout pour le tout et vexés par la tournure des événements, et des Guingampais ne sachant plus trop s'il fallait attaquer ou défendre.
On peut ajouter que le Kop de supporters guingampais a une fois de plus représenté le 12ème homme de équipe. C'est debout qu'ils ont salué la performance de l'EAG.
Les Bretons peuvent continuer à rêver: ils sont le club français le mieux placé pour voir la suite de la C3 au printemps.
Jocelyn Gourvennec, entraîneur de Guingamp:
C'est le sentiment du devoir accompli, de gagner chez soi. Ils étaient venus pour nous attendre et nous contrer, leur composition avait été faite pour densifier le milieu. On n'est pas tombé dans le piège, on n'a pas offert les espaces. On a simplement donné trop de coups de pied arrêtés à mon goût, notamment en première mi-temps. Il n'y avait que là-dessus qu'on pouvait être pris, mais je trouve qu'on a joué de manière intelligente, on a su ne pas se précipiter, ne pas se découvrir. Marquer juste avant la mi-temps change complètement la donne, car la stratégie chez eux a changé. Ils sont repassés en 4-2-3-1 et on a pu laisser venir. Il y a encore eu des coups de pieds arrêtés problématiques, mais autrement on n'a pas été mis en danger dans le jeu. Il ne reste plus que deux matches, on a pris une option. On va recevoir le leader du groupe (la Fiorentina, le 27 novembre), qui est une grosse équipe. On jouera la gagne chez nous et il faudra que dans le même temps, Minsk accroche le Paok. Je crois qu'ils ont aussi la volonté de ne pas finir (le 1er tour) en étant battus à chaque fois. Il y a eu un score lourd à l'aller à Salonique (6-1) et je pense qu'ils vont s'en souvenir. Nous, il faudra qu'on fasse ce qu'il faut. On peut faire un début de calcul, mais on n'a pas encore toutes les données."
L'interview de Jocelyn Gourvennec recueillie par Fabrice Leroy et Jean-Marc Seigner
Petit diaporama de la rencontre signé Jean-Marc Seigner
L'interview du capitaine de l'EAG, Lionel Mathis recueillie par Fabrice Leroy et Jean-Marc Seigner