Une manifestation prévue samedi à Rennes "Contre les violences d'État" en réaction à la mort de Rémi Fraisse, un jeune écologiste tué le 26 octobre lors d'affrontements avec les forces de l'ordre dans le sud-ouest de la France, a été interdite par la préfecture d'Ille-et-Vilaine.
L'appel à manifester samedi à 14h à Rennes a été "diffusé par tracts, par voie d'affichage et sur les réseaux sociaux" mais sans "déclaration préalable en préfecture", selon l'arrêté signé par le préfet de Bretagne et d'Ille-et-Vilaine Patrick Strzoda. Dans cet arrêté, il est précisé que "trois autres manifestations portant sur le même objet ont été organisées sans déclaration préalable les 27, 28 et 30 octobre" à Rennes et qu'elles "ont donné lieu à des dégradations importantes de biens publics et privés (tags, vitrines brisées, mobilier urbain détruit, véhicules renversés, agences bancaires et immobilières saccagées) et à des violences à l'encontre des forces de l'ordre (jets de projectiles et fumigènes)".
"Logique de violence et destruction"
Selon ce même arrêté daté de jeudi, la manifestation de samedi "s'inscrit dans la même logique de violence et destruction des biens publics et privés" avec des "risques sérieux de troubles graves à l'ordre public". En conséquences la préfecture a interdit la manifestation et le port de tout objet "pouvant constituer une arme" dans le centre ville de Rennes samedi de 10h à minuit.
200 manifestants le 31 octobre à Rennes
Le 31 octobre à Rennes environ 200 manifestants, dont certains le visage masqué, scandant "vengeance pour Rémi" ou "flics, porcs, assassins!", ont été interdits de pénétrer au centre ville par un important dispositif des forces de l'ordre qui les a empêchés d'y accéder. Des affrontements s'en sont suivis et les manifestants ont alors reflué vers les quartiers ouest.
Des manifestations partout en France
Depuis la mort du militant de 21 ans, plusieurs dizaines de manifestations, parfois émaillées de scènes de violences urbaines comme à Nantes (ouest) et Toulouse (sud-ouest) samedi dernier, ont été organisées dans toute la France. Son décès, le premier dans une manifestation réprimée par la police en France métropolitaine depuis 1986, a provoqué un choc dans le pays et mis dans l'embarras le gouvernement socialiste au pouvoir, déjà confronté à de multiples contestations. Le président François Hollande a promis jeudi que les résultats de l'enquête sur la mort du jeune écologiste seraient connus "d'ici huit jours".