Interviewé sur France Inter ce lundi matin, Michel-Edouard Leclerc en réponse à un éleveur bovin de la Sarthe a lancé que malgré toutes les aides apportées au monde agricole, "les jeunes agriculteurs doivent construire leur modèle économique" et "qu'ils doivent arrêter d'attendre tout des autres".
Ce lundi matin, Michel-Edouard Leclerc, président-directeur général de l'enseigne de grande distribution E.Leclerc, était l'invité de la matinale 7/9 de Patrick Cohen sur France Inter. Guerre des prix, vente des médicaments dans les supermarchés, situation économique française, le grand patron breton a également répondu aux questions d'un auditeur, Eric, un jeune éleveur bovin de la Sarthe, installé depuis 4 ans.
Un éleveur fasse à ses pertes
Lors de l'entretien, l'éleveur de bovins relatait le désastre financier qui est le sien avec "une chute des prix en un an de 25% et des perte de 300 à 350 euros par animal". Il a également exprimé les difficultés pour s'installer (à 5min 45sec dans la vidéo) : "On a jamais eu aussi peu de possibilité de s'installer (...) Aujourd'hui il y a tellement une masse d'argent à investir et aujourd'hui on écrase tellement les prix, ce qui fait que économiquement ce n'est plus rentable". Et de continuer en réponse à Michel-Edouard Leclerc qui quelques instants plus tôt citait une opération de promotion de la viande bovine française dans ses magasins : "Aujourd'hui on peut promouvoir la viande de qualité, sauf que demain il n'y aura plus personne pour la produire".En réponse à cette problématique, le PDG des enseignes Leclerc a mis en avant le fait que ses abattoirs achetaient français : "Mon groupe joue à fond la traçabilité de la viande française (...) Les jeunes agriculteurs sont des chefs d'entreprises. Ils faut qu'ils prennent en main leur destin. Autant on peut les aider, les accompagner (...) c'est quand même à eux de construire leur modèle économique".
"Ils doivent arrêter d'attendre tout des autres"
Et d'enfoncer le clou lorsque le chef d'entreprise parle des aides (à 8min 20sec dans la vidéo) :"La profession, les industriels, la restauration, les services public achètent énormément à l'agriculture. Donc tout le monde a une part d'aide possible à l'agriculture mais les agriculteurs doivent aussi arrêter d'attendre tout des autres".
Michel-Edouard Leclerc : "Les agriculteurs... par franceinter
Il n'est pas certain que le monde agricole apprécie les propos du patron de la grande distribution, celle là-même qui à longueur d'année est pointée du doigt par les agriculteurs comme étant l'un des acteurs de la chaîne de distribution le plus gourmand en terme de marge et souvent présenté comme responsable de tous les maux.