MDMA, "MD", derrière ces noms se cache la drogue la plus en vogue du moment. Facile d'accès, peu chère, elle est la plus vendue dans le monde (hors cannabis). La Bretagne n'échappe pas à ce "phénomène". Mais quelles sont ses effets et ses dangers ?
On la surnomme parfois la drogue de l'amour. La MDMA (ou ecstasy) circule pendant les soirées et est devenue la drogue la plus vendue dans le monde, derrière le cannabis. La raison : il est facile de s'en procurer, son prix est accessible. Pour un cachet compter entre 5 et 10 euros, 50 à 60 euros le gramme. La forme se révèle aussi attractive et presque innocente pour ceux qui l'ingèrent, sous ses airs de bonbon ou en parachute (dans des feuilles à rouler). Initialement, l’ecstasy ressemble à des cristaux de couleur blanche mais elle peut prendre d'autres aspects comme : des comprimés de couleur incrustés d’un petit motif ou frappés d’un logo, de la poudre blanche et cristalline en gélule, et en cristaux, la forme la plus récente.
Ce que recherchent les consommateurs
Une sensation rapide d'énergie, de bonheur, d'empathie, une désinhibition. Mais contrairement à ce que l'on peut croire, elle n'a pas d'effet aphrodisiaque. Marie D. (le prénom a été modifié) a essayé plusieurs fois, quand elle avait 24 ans : "toujours dans un cadre festif. Quand tu en prends, tu es plein d'amour pour ton prochain. Tu deviens très tactile. On avait toujours envie de se prendre dans les bras, de se dire qu'on s'aimait tous, que la vie était belle. Quand tu danses, tu as l'impression que la musique te pénètre, comme si ta perception des sons était décuplée. Le morceau que tu écoutes n'a plus rien avoir, il devient explosif." Pour elle, le choc a d'abord été purement physique : "une fois que j'ai avalé le parachute, la drogue a mis 1/2 heure à agir et a provoqué un vomissement, comme si le corps rejetait la substance mais sans en annuler les effets."Ces effets peuvent perdurer pendant 8 heures, avec un impact sur le corps important, de la déshydratation. A Rennes, cette tendance se confirme et inquiète les services de police et associations : "ça peut provoquer des hallucinations, qui peuvent générer des comportements à risques" comme l'explique Laurent Izaguirre.
C'est une drogue tellement répandue que les dealers mettent n'importe quoi dans leurs pilules" (G. Glanz, journaliste)
Le produit, contient des doses variables de principe actif, de quelques milligrammes à plus de 200 mg de MDMA. Sauf que parfois, il ne contient pas de MDMA mais d'autres substances, ce qu'a pu observé Gaspard Glantz, journaliste à Taranis News et qui a fait analyser plusieurs échantillons recueillis lors de soirées rennaises.
Dans les échantillons, Gaspard Glanz a trouvé des médicaments anti-paludiques, extrêmement dangereux si on les associe à de l'alcool. Par ailleurs et selon lui, il existe un autre risque en cas de surdose. Si le consommateur se retrouve à l'hôpital, il peut induire en erreur les médecins, ne sachant pas ce qu'il a réellement consommé.
Passée l'euphorie, une descente difficile
Après la prise, d'autres effets se font sentir, sur le plus long terme. Certains consommateurs évoquent un état dépressif, et une dé-motivation. Laurent Izaguirre souligne : "tous les problèmes des usagers leurs reviennent en pleine figure"Marie confirme la chute un peu chaotique : "le lendemain est très difficile. Tu bois beaucoup lorsque tu prends de la MD, en général de l'alcool et sur le moment ce dernier ne fait aucun effet. Du coup, tu as une gueule de bois puissance 1000. Plus la montée et l'euphorie est élevée, plus l'atterrissage est rude, tant pour le corps que pour le moral. Je me rappelle avoir été parfois très déprimée." Marie retient surtout que toutes les émotions ressenties pendant la prise sont en fait artificielles et que depuis elle préfère les soirées où elle est en "pleine conscience".
Pour limiter les risques, le site Drogues Info Service donne quelques conseils.