Dans la nuit de jeudi à vendredi à Vannes, le supermarché du centre commercial de Kercado a été la cible d'incendiaires. Le matin même, le gérant avait renouvelé ses affiches provocatrices, dénonçant un trafic de drogue.
Représailles suite à des affiches provocatrices
Jeudi matin, sur les vitres de son magasin, Claude Thomas avait ajouté de nouvelles affiches pour dénoncer le trafic de stupéfiants qui se déroule sur le centre commercial. Après avoir collé vendredi dernier une affiche "Vente de drogue à prix discount" indiquant le lieu et l'heure du trafic, les deux nouveaux messages ne faisaient pas dans la dentelle, tout autant provocateurs : "Attention. Dealers méchants!" et "Dealeurs. Acheteurs. Filmés".
Suite à l'incendie, une enquête de police a été ouverte par le commissariat de Vannes. Le(s) auteur(s) sont pour l'instant non identifié(s).
Une exaspération générale des commerçants du quartier
Le coup de sang du gérant du supermarché reflète l'exaspération grandissante des commerçants et riverains du centre commercial vis à vis du trafic de drogue. Un manège qui ne cesse de prospérer aux abords des magasins depuis plus de deux ans. La détermination de Claude Thomas et ses provocations ont pour objectif de faire réagir les pouvoirs publics face à ce fléau et toutes les incivilités qui en découlent, comme des agressions verbales envers les clients. Le gérant était déjà monté au créneau pour ce qu'il considère comme "son combat" lors de la dernière réunion de quartier.Un trafic de drogue, fléau pour le commerce et le quartier
Le centre commercial est une place reconnue d'un trafic de drogues bien organisé avec ses guetteurs qui envoient les clients potentiels vers les revendeurs. Ces derniers jours, le trafic s'est déplacé de quelques dizaines de mètres. Le maire de Vannes, David Robo est venu à la rencontre du gérant pour lui assurer de sa prise en compte de ce véritable frein pour le commerce et le bien-être du quartier. Un projet de rénovation urbaine du quartier est à l'étude afin de restructurer le centre commercial.Le commandant de police Patrick Beurel, adjoint au chef de circonscription, explique que le quartier bénéficie d'une surveillance particulière, surtout par rapport à ce trafic de stupéfiants. Il rappelle que "de multiples procédures d'interpellations ont eu lieu dernièrement et 4 ou 5 interdictions de territoire ont été prononcées ces derniers mois, dont la dernière il y a une quinzaine de jours". Il interprète la médiatisation des événements de cette semaine comme une intervention du gérant pour faire pression afin d'obtenir des moyens de sécurisation supplémentaires.