Ils multiplient les actions depuis une dizaine de jours. Les éleveurs de porc des Côtes d'Armor ont décidé de se faire entendre, inquiets de la chute du cours du porc. Pour certains, la menace de dépôt de bilan est bien réelle.
Actions coup de poing dans les supermarchés, manifestation devant le conseil général des côtes d'Armor ou encore au marché au Cadran de Plérin, depuis une dizaine de jours les producteurs de porcs Bretons ont décidé de se faire entendre. Avec l'embargo russe, le prix du porc est au plus bas et de nombreuses exploitations sont en grande difficulté.
Pour ces producteurs mobilisés, il est urgent que l'Etat agisse. Leur revendications: que les normes sanitaires et sociales soient bien les mêmes pour tous en Europe, et le mise en place d'un étiquetage obligatoire sur l'origine du porc. "Ce que l'on demande c'est que notre production soit bien mise en valeur dans les rayons, ce n'est pas le cas aujourd'hui" estime David Riou, producteur à Plouvorn (29). "On a un logo, -porc Français- , qui est "stické" de temps en temps mais pas à 100%" rajoute-t-il.
Avant que de grandes décisions ne soient prises, les éleveurs ont une demande plus urgente pour "limiter la casse": des aides à la trésorerie non remboursables, pour pallier les pertes. "Jeudi, il y aura encore un marché [au Cadran, ndlr], il manque encore beaucoup de centimes pour le prix de revient des éleveurs, donc la semaine risque d'être très compliquée" prévient Didier Lucas, le président de la FDSEA 22, "si on a pas de réponse, cela peut très mal se passer".
Cet après midi les représentants de la filière sont attendus au ministère de l'agriculture. Sans annonce concrète de la part du gouvernement, la température pourrait encore monter d'un cran, à quelques jours du Salon de l'Agriculture.