L'association Eau et Rivières se bat depuis 50 ans pour la qualité et la protection de l'eau en Bretagne. Elle a invité pour son anniversaire, une délégation de Maoris (Nouvelle Zélande), qui s'est mobilisée durant des décennies pour faire reconnaître le côté sacré de son fleuve : le Whanganui.
L'association Eau et Rivières de Bretagne profite de fêter ses 50 ans pour soulever une question de taille : Quels droits pour l'eau ? Une vaste interrogation, qui embrasse aussi bien l'aspect juridique, que des aspects plus spirituels et culturels. Une question, qui s'appuie sur le combat des Maoris, dont une délégation est invitée tout ce week-end en Bretagne, Nancy Tuaine est administratrice du Te Puni Kōkiri (région du Whangaehu Marae) et Jacob Robinson est chercheur en sciences de la terre.
Le fleuve sacré maori WhanGanuy, reconnu comme "être vivant unique"
En 2017, après un siècle et demi de combat, le fleuve sacré Whanganuy a acquis le statut de personnalité juridique, validé par le parlement de Nouvelle Zélande, qui lui_ reconnaît la qualité d'« être vivant unique ». Une première mondiale et une vraie reconnaissance de la connexion profondément spirituelle entre la tribu, l'Iwi Whanganui et son fleuve ancestral. Cette reconnaissance, selon la philosophe Catherine Larrère, est « indissociable de la reconnaissance de la culture des Maoris et de la lutte qu'ils ont menée depuis l'arrivée des colons britanniques en Nouvelle-Zélande à la fin duXIXe siècle ».
Un fleuve représenté en justice en cas d'atteinte
Ce qui signifie aussi qu'en cas d'atteinte au cours d'eau, celui-ci sera représenté en justice par deux avocats, dont un représentant du Peuple Maori. Au cours de cette longue lutte, les scientifiques ont été les alliés du peuple Maori, car les réalités de l'écosystème sont proches des croyances ancestrales.
Lien emblématique pour les militants bretons entre nature et culture
Le 20 mars, une décision du même ordre est prise par la haute cour de l'État himalayen de l'Uttarakhand qui décrète que le Gange et la Yamuna sont des « entités vivantes ». Et pour les militants bretons qui défendent chez nous l'intégrité des rivières contre les différentes pollutions, ces reconnaissances et les liens établis entre nature et culture, sont emblématiques.
Le reportage à Pont-Croix (29) de Muriel Le Morvan, Christian Polet et Gwenaël Hamon
Interviews : Nancy Tuaine, directrice régionale du Ministère Maori - Jacob Robinson, scientifique Maori - Jean Hascoet, Eau et Rivières de Bretagne - Jean Moalic, militantLa conférence aura lieu ce dimanche 25 octobre, à 14h à Quimperlé.
Une conférence à laquelle participera encore : Riccardo Petrella, politologue et économiste italien, secrétaire général du Comité international pour un contrat mondial de l'eau ;
Valérie Cabanes, juriste, écologiste et essayiste ; Fabrice Nicolino, journaliste à Charlie Hebdo et écrivain, à l’initiative du mouvement « Nous voulons des coquelicots » et Jean-Claude Pierre, écrivain militant, fondateur d'Eau et Rivières de Bretagne et de Nature et Culture.
Grande fête de l'eau à Quimperlé
Toute la journée à partir de 11h ce dimanche, Quimperlé accueille un village de l'eau avec différentes animations, expositions, projections... Cette "Dour Fest", grande fête de l'eau à Quimperlé, commence dès ce vendredi soir par un concert avec Krismenn, Bel air de Forro et Dj Gop. Elle se poursuit samedi matin (11h puis 14h) par des balades urbaines dans cette ville d'eau qu'est Quimperlé.