Albert Poulain, le chantre de la Haute-Bretagne est mort

"Contou, chantou, mentou" -conteur, chanteur, menteur - c'est ainsi qu'Albert Poulain se définissait lui-même. Il collectait depuis 1959 des chants et des contes du Pays Gallo et faisait vivre ce patrimoine en l'interprétant lui-même sur scène ou dans des veillées.

C'est peut-être en « descendant » à Paris, comme il disait, que sa vocation de collectionneur ou d'archiviste lui était venue, sa Bretagne devait lui manquer. Alors après ses études d'architecture, Albert Poulain revint du côté de Pipriac pour y exercer son métier de maître d'œuvre,
Mais il allait aussi se lancer dans une course contre le temps et l'oubli : Il collectera tout ce qui peut concerner sa culture bretonne et gallèse.

Collectionneur de mémoire

Il va d'abord amasser plus de 15.000 documents graphiques, dessins, croquis, photos sur le patrimoine bâti en rapport avec son métier. Mais il va vite s'intéresser à la parole, celle des anciens, des conteurs et des chanteurs. Il sera l'un des moteurs du renouveau identitaire de la Haute-Bretagne. En 1959 il achète un magnétophone et va glaner auprès des anciens des milliers de textes et d'enregistrements sonores de contes et de chansons.
Tous ces documents il va les transmettre à l'association Dastum à l'instar de ce que font les collecteurs en langue bretonne et les cercles celtiques.

Albert était un géant du verbe et du chant, comme Gilles Vignault au Québec





Donner vie au patrimoine immatériel

Dans les années 70 alors que le grand public renoue avec la chanson et la danse bretonne autour du musicien Alan Stivell, Albert Poulain fait partie de ceux qui vont relancer les veillées de contes autour de Rennes. Il interprète aussi les chansons qu'il collecte pour leur redonner vie. Car pour lui c'est d'abord la transmission orale qui redonne vie à la culture gallèse.

Tôt ce jeudi matin, le Président du Conseil culturel de Bretagne Jean-Bernard Vighetti lui rend hommage ainsi :  "Albert était un géant du verbe et du chant, comme Gilles Vignault au Québec ; un chercheur aussi, toujours en quête du génie populaire." 

Lorsque Jean-Bernard Vighetti lança en 1975 le Festival de la Bogue d'or à Redon,  c'est justement le chanteur Albert Poulain qui remporta la première Bogue d'or. Dans quelques jours le festival fête ses 40 ans.

Les obsèques d'Albert Poulain seront célébrées samedi matin, à Pipriac.

Récit Thierry Bréhier


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